UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Une douce dinguerie


Gérard Guillaumat dit Bobby Lapointe.

C’était une belle et bonne idée que de revisiter, plus de trente ans après la disparition ( à 50 ans, en 1972) du plus poétiquement loufoque des auteurs de chansons français, le bric-à-brac délirant de Bobby Lapointe où se bousculent vocables et rimes ou rythmes guillerets, saillies lutines et trouvailles mutines. Or la lecture tout en finesse qu’en a tiré Gérard Guillaumat est belle et bonne aussi, qui doit un peu au compagnonnage de l’ami metteur en scène Jean-Louis Hourdin, et beaucoup à l’accordéoniste Victor Zucchini dont les fastueuses diaprures du jeu et la malice de la présence s’accordent parfaitement. Egalement bienvenue est la participation, plus occulte, de Bernard Dimey pour trois textes magnifiques (L’enfant maquillé, qui donne le premier « la », Si tu me payes un verre et Je vais m’envoler), tonton Georges (Brassens, dont la poésie si limpide fait toujours du bien) et tata Marguerite (Duras, pour un éloge de l’alcool un peu plus empesé), ainsi que Luis Arti pour l’émouvant Je t’aime.
Si les textes des chansons de Bobby Lapointe « tiennent » pour la plupart à la lecture, et notamment les plus déjantés dans l’invention verbale, tels J’ai fantaisie, Embrouille minet ou Ta Katie t’a quitté, le fait reste que la seule lecture ne donne pas tout de l’art de Lapointe, où la mélodie, le rythme et les ornements hirsutes de la musique comptent aussi beaucoup.
La traversée des « copains d’abord » n’en est pas moins agréable, qui ravit à l’évidence le public aux tempes argentées…

Lausanne-Vidy. Sous chapiteau, jusqu’au 14 mai. Tlj à 20h sauf le dimanche (17h) et le lundi (relâche). Location : 021 619 45 45 et www.vidy.ch. Durée : 1h. 20

Photo: Mario del Curto

Les commentaires sont fermés.