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Fellini l'enchanteur

cinéma


 

cinéma« L’art doit être aussi méticuleux que la vie », dit Fellini à propos de la forme artistique la plus proche de la réalité que semble le cinéma, qui requiert précisément, alors, la transformation de la réalité apparente en trompe-l’œil dont la mer de plastique du Casanova est l’un des plus fameux exemples. cinémaLe film intitulé Je suis un grand menteur, dans lequel le Maestro décrit la germination de son art avec une quantité d’exemples vécus sur le plateau, est une belle leçon de choses dans laquelle interviennent, autant que le marionnettiste, ses poupées plus ou moins consentante, du malheureux Donald Sutherland qui semble ne pas être encore revenu du fait d’avoir tant été malmené durant les premières semaines du tournage du Casanova (on sait que Fellini ne pouvait pas l’encadrer…) à Terence Stamp évoquant superbement sa propre expérience, en passant par Giuletta Masina ou Roberto Begnini aux impayables observations.
Sceptique à l’endroit de tout scepticisme, plaidant pour la disponibilité totale du créateur, médium plus qu’ingénieur trop lucide, Fellini apparaît à la fois en Dieu le Père et en enfant pénétré par son jeu, et le voir travailler avec ses acteurs (la scène de triolisme où il dirige, un regard après l’autre, un geste après l’autre, les caresses des jeunes amants du Satyricon), le voir détailler l’importance absolue de telle couleur ou de telle lumière, le voir cajoler ses gens ou les houspiller, le voir créer son univers apparemment ex nihilo, mais fait de tout ce qui existe et nous traverse, est une fabuleuse démonstration d’attention amoureuse à cela simplement qui est…

Je suis un grand menteur, film de Damian Pettigrew, fait partie du coffret de 8DVD réunissant 6 films de Federico Fellini: Il Bidone, I Vitelloni, La dolce vita, Juliette des esprits, Prova d'orchestra et Le voce della luna.

Commentaires

  • J'ai revu il y a quelque temps "Ginger e Fred", film magique et apocalyptique, tout l'univers de la télévision y est raconté, décrit au scalpel, et les quelques scènes d'extérieur montre un monde en déliquescence, abandonné, où tout brûle...

  • C'est en effet l'une des plus fines satires de la télévision, aussi ravageuse qu'apparemment souriante.
    A l'instant je tombe sur ces mots de Tchekhov, qui semble dire le contraire de Fellini alors qu'au fond il exprime la même vérité: "On ne doit jamais mentir. L'art a ceci de particulièrement grand qu'il ne tolère pas le mensonge. On peut mentir en amour, en politique, en médecine. On peut tromper les gens, voire Dieu, mais dans l'art, on ne peut mentir.".
    Et c'est vrai: Tchekhov ne ment pas. Ni Fellini. Ni Proust. Ni Cézanne. Ni Beethoven...

  • Et Giono a écrit : "Si vous êtes généreux ou cruel, courageux ou lâche, cela se voit dans le style, quelle que soit l'histoire que vous racontez et quel que soit le soin que vous prenez à vous masquer".

  • De mon côté, j'ai revu il y a peu "La vie est belle" de Begnini, en notant tous les hommages faits au maestro, et je me disais que des hommes de l'envergure de Fellini nous manquaient sacrément, ces temps-ci...

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