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Les rogatons de Philippe Djian


En lisant Doggy Bag

Quel corniaud crevant de faim pourrait-il bien avaler les rogatons que Philippe Djian a recueillis dans son Doggy bag ? Ce qui est sûr, c’est que mon camarade Fellow les a rejetés rien qu’à me voir les détailler, de loin, fronçant en outre ses sourcils à la François-Joseph lorsqu’il m’a entendu lui citer à haute voix cette phrase d’anthologie : «L’ambiance était mortelle, si lourde qu’un attelage de bœufs aurait peiné à la tracter sur du plat »…
C’était pourtant un titre assez épatant que Doggy bag et je m’en léchais autant les babines que Fellow, mais au fur et à mesure que j’avalais ces morceaux de feuilleton, les signes de l’indigestion et, bientôt, les spasmes annonciateurs d’un probable degueulando se manifestèrent au point que, sur cette phrase de la page 127: « L’ambiance était mortelle, si lourde qu’un attelage de bœufs aurait pené à la tracter sur du plat », je résolus de donner le reste au renard…
Tout n’est pas pour autant à jeter du contenu de ce Doggy bag, dont certaines scènes, certains personnages et certaines ambiances (quand les bœufs ne s’en mêlent pas) se rattachent bel et bien à l’univers du romancier si remarquable de Sotos, Criminels, Sainte-Bob, Frictions ou Impuretés.
Ce qui cloche, avec Doggy bag, tient probablement au projet de fabriquer une « série » à partir de deux personnages (deux frères rivaux qui possèdent un garage et voient revenir la femme qu’ils ont partagée après vingt ans d’absence) qui ne sont pas « creusés » comme dans les romans ordinaires mais lancés dans une suite de séquences filées à la diable et dialoguées à la va-vite, sans qu'on ait l'impression que le temps passe. En ce qui me concerne en tout cas, je n’y ai pas cru, la terrible scène durant laquelle l’un des couples baise pendant que l’enfant de la femme se noie à deux pas de là fait à peine figure de péripétie, tout ça glisse et patine en surface, bref on se demande si cette Saison I a vraiment besoin des deuxième et troisième saisons annoncées…
Philippe Djian. Doggy bag. Julliard, 267p.

Commentaires

  • Drôlement bien cette note, alerte, spontanée. On a le sentiment que la couche de communication qui recouvrait le personnage pour ce bouquin, vient d'être convenablement débarbouillée...

  • Ouais et ben en tous cas Djian il écrit vachement mieux que toi.
    Va bouffer un bon tartare, tu verra que le boeuf c'est super.

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