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Le secret de Wittgenstein

Ludwig Wittgenstein peut-il être soupçonné d'avoir caché, à ses contemporains, le danger que représentait Adolf Hitler ? Le génial logicien autrichien n'était-il pas mieux placé que quiconque pour connaître « le monstre », lui qui l'avait côtoyé en son adolescence, au collège de Linz ? Telles sont les questions qui se posent assez insidieusement à la lecture de ce (remarquable) petit livre, en lequel il faut voir une variation romanesque bien plus qu'un début de mise en accusation.

Ainsi que le confirme la récente notice biographique du très sérieux Dictionnaire Wittgenstein (Gallimard, Bibliothèque des idées, 2003), le jeune Ludwig fréquenta bel et bien le collège de Linz à la même époque que son aîné (qui semble le citer explicitement dans Mein Kampf), mais on sait que la cristallisation de l'antisémitisme de Hitler est bien ultérieure, et rien ne permet d'affirmer qu'il y eut entre les deux garçons un rapport personnel significatif.

Antoine Billot n'en imagine pas moins une « scène primitive » qui expliquerait l'une des origines du ressentiment mortel de l'artiste raté, humilié par le fils du grand mécène viennois Karl Wittgenstein. Même aventurée, l'hypothèse donne lieu à la rencontre assez fascinante à Cambridge, en avril 1951, d'un jeune homme candide manipulé par d'anciens déportés vengeurs et du philosophe à la toute fin de sa vie, titubant entre lucidité et délires révélateurs. D'une très belle écriture, ce sombre bijou pourrait fâcher certains gardiens du temple, mais tant pis pour eux, n'est-ce pas ?

Antoine Billot.Le désarroi de l'élève Wittgenstein. Gallimard, col. L'Un et l'autre, 208

Commentaires

  • " très belle écriture ", " sombre bijou ", que dire de plus... De ces livres que l'on n'oublie pas

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