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  • Neige sous le Nuage

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    (Le Temps accordé, Lectures du monde 2024)
     
    À La Désirade, ce samedi 24 février. – Les hauts étaient tout blancs ce matin, et j’ai retrouvé la surprise de nos enfances, quand il y avait encore de vrais hivers nous imposant de vrais habits chauds, de la vraie neige dans le quartier à pouvoir creuser des tunnels et parfois jusqu’au bord du lac et en ville au point qu’on skiait dans les rues en pente, alors que Sophie me disait hier, aux Fougères, que toute les stations actuelles ont leurs canons et que ça devient leur obsession, n’est-ce pas, cette histoire de climat…
    Pour ma part j’ai les jambes douloureuses de ma grand-mère Louise, ces jours, et la seule vision de mon frère le chien se levant à peine sur les siennes et tournant en rond en se cognant contre il ne sait plus quoi dans sa nuit sans bruit, achève de me faire penser au ski comme à une autre vie, et c’est à cette autre vie que, mardi au départ de Bona avec son sac à dos rempli des livres que je lui ai offerts, j’ai fait allusion en lui parlant de nos traversées de la Haute Route, à dix-huit ans, chargés comme des sherpas avec des sacs de quinze kilos que nous trimballions de refuge en refuge sur nos skis sanglés de peaux de phoque – et voilà que le refuge est désormais notre datcha de la Désirade, d’où je vois scintiller, sur l’ubac d’en face, les minuscules points blancs de Saint-Gingolph, à l’aplomb des crêtes enneigées du Château et de la Dent d’Oche ; et tout à l’heure je vais relancer le feu, mon camarade le chien pionce comme un bienheureux et je me donne la matinée pour achever de réviser les 252 pages versifiées de mon recueil de La Maison dans l’arbre que je balancerai aujourd’hui encore à Bona qui, de son bungalow de Sheffiled, finira de le formater avant de l’envoyer, via la Nuage, à destination de l’Oklahoma où, cow-boys aliens de l’Avenir Radieux, nous publions désormais nos cher ouvrages…
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    J’ai fait hier un message d’une exquise politesse à l’adresse du successeur provisoire du timonier défunt des éditions de L’Aire, lesquelle étaient censées publier mon essai Czapski le juste, pour lui annoncer la fondation des Editions de La Désirade, mon intention fantasque de m’échapper de l’édition ordinaire par le haut et de camper dans le Nuage après vingt-cinq livres publiés selon les normes anciennes - auxquelles d’ailleurs je reste attaché -, ainsi les dix prochains bouquins du sieur JLK, d'ores et déjà publiables, seront disponibles demain via le Nuage au dam de vos librairies et de vos salons du livre et de vos têtes de gondoles – et Bona de renchérir sur Messenger : ah le Nuage, le merveilleux Nuage, etc.
     

  • Murmure de l'aube

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    (Ce que me disait L. à l’éveil)
     
    Prends garde à la douceur:
    elle ne fait que passer;
    sans le bruit de la pluie,
    tu l’entendrais en toi
    comme la mélodie
    de ton cœur au fond de la nuit
    où toute douleur passe -
    prends garde à la couleur
    des choses de la vie...
     
    (Patchwork 2021: Sophie K.)

  • Ave Bona and thanks a lot

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    428604976_10233544216454132_3808521826262559339_n.jpg(Le Temps accordé. Lectures du monde 2024)
    À La Désirade, ce mercredi 21 février . - Nous étions pliés, avec Bona, hier matin, quand il m’a raconté les petits bonimenteurs de Kinshasa et autres improvisateurs géniaux du verbe dragueur: toi ma superbe, t’es belle comme une chenille !
    Pendant qu’il étalait sa confiture préférée du moment, de la marque Bonne Maman, sur les tranches de pain blanc que je lui avais préparées, je lui ai révélé la composition du Cénovis mythique de nos régions, et comme il en allait de pâte à tartiner je lui ai appris que le Parfait en est une autre, ce qui l’a fait s’esclaffer puisque Parfait est le prénom de son fils puîné, sa fille aînée se prénommant Améthyste…
    Et d’évoquer ensuite l’un de ses neveux au prénom de Nickel, qui m’a fait lui demander : pourquoi pas Manganèse tant qu’on y est, et lui: Uranium le garçon, Urania si c’est une fille!
    Bref, joyeux autant l’un que l’autre: lui débarquant vendredi dernier de Sheffield avec ses 63 ans pile au compteur alors qu’il en fait au moins dix de moins, et moi tout aussi réjoui de le revoir dix ans après ma visite en Angleterre et bientôt vingt ans d’échanges sur nos blogs et autres lieux de rencontre virtuelle - et voilà que Bona se pointait à La Désirade pour m’aider à formater mon prochain livre, lequel serait le premier titre des Éditions de La Désirade fondées par nous deux en personne en ce lieu sis à 1111 mètres au-dessus des déchets marins ,soit 300 pages de poésie constituant le triptyque de La Maison dans l’arbre avec La chambre de l’enfant et Le chemin sur la mer.
    Résultat des courses après deux premiers jours bien remplis à L’Estrée avec nos amis Moeri à l’expo des Pajak, le lendemain à l’Art brut et l’Hermitage pour Nicolas de Staël, tout le lundi à notre chantier numérique ponctué de citations latines - Bona ayant mémorisé des milliers de vers de Cicéron ou de Salluste ou de Pline le Jeune, ou d’opportunes sentences de Sénèque et autres maximes de Plume l’Ancien, cousin romain du protagoniste de Michaux dont le même Bona a tout lu...
    C’est d’ailleurs à Henri Michaux que Bona, il y a deux ans de ça, a emprunté l’enseigne de sa maison d’édition à lui, intitulée Tekedio, où ont paru le savoureux Maurice porteur de foi, évoquant avec autant de fondement historico-théologique que de fantaisie débridée à l’africaine, la trajectoir terrestre en nos contrées du légionnaire nubien venu au Christ par les chemins du ciel égyptien et de l’armée romaine, pour finir en martyr, et le monologue contemporain d’une poignante et non moins uppercutante Angela, dans Le coin des enfants où l’on se retrouve dans les marges de la Zone où toute une humanité de migrants survit aux abords d’une cité méditerranéenne évoquant Marseille ou Béziers où Bona Mangangu et les siens ont séjourné.
    Avant ces deux livres publiés à sa propre enseigne, et même conçus par lui de A à Z sans bourse délier (!), désormais disponibles partout où flotte le Nuage, d’Oklahoma où il a été imprimé – c’est là qu’est implantée la maxifirme qui lui a fourni son logiciel de composition – aux quatre coins du monde et des réseaux de lecture, Bona avait publié, déjà plusieurs livres chez divers éditeurs traditionnels, comme cela m’est arrivé à vingt-cinq reprises, et je ne sais pas encore exactement pourquoi ni comment il en est arrivé à prendre cette tangente numérique où il m’a proposé de le suivre avec mes dix manuscrits actuellement prêts à l’édition, dont un recueil de poèmes que j’ai proposé ici et là sans obtenir la moindre réponse, trop paresseux en outre pour entreprendre d’autres démarches – et quelle plaisante aventure ce serait de lancer les Editions de La Désirade à la veille de mes 77 ans sans me fendre d’un dollar…
    Au téléphone, tout à l’heure, l’amigo revenu à Sheffield m’a dit qu’il reprenait notre travail d’hier pour boucler le job qu’il soumettra à la maxifirme, laquelle finalisera la réalisation de l’objet en double version numérique et imprimée – le « portreur de foi » montre le chemin et moi j’te dis que ce qui compte n’est pas le tir au but mais le chemin…
    Images JLK: Bona Mangangu en Lavaux, et, botté comme un géant, à l'isba. Avec Antonin Moeri à L'Estrée.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Toutes les réactions :
    Olivier Morattel, Quentin Mouron et 24 autres personnes
     

     

  • Élégie de l'enfant sage

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    Quand je serai mouru,
    disait l’enfant à ses deux mères:
    je serai militaire…
     
    Je rêve assez d’être méchant,
    disait l’enfant paisible,
    et lancer d’atomiques bombes
    sur de vivantes cibles
    me plaira beaucoup dans la tombe…
     
    Si j’étais moi je ne vivrais
    que pour l’amour du mal,
    et je ferais au lazaret
    crever tous mes chevals…
     
    Je n’aurai donc été vivant,
    disait l’enfant mouru
    que pour obéir aux géants
    qui ne m’ont jamais cru…
     
    Crois-donc en moi dit le nuage
    à l’enfant qui repose,
    et je ferai de toi le sage
    ami de toute chose...
    Image: Hans Krüsi, Collection de l'Art brut.