Quand la nuit dort au fond des bois,
ou des bars, ça dépend,
on entend les voix des enfants
qui murmurent là-bas,
oubliés à travers les années -
et remonter le temps
se fait alors comme en détours,
jusqu’aux lueurs du jour...
Le secret des pianos fermés
ne préoccupe pas
les hommes de loi bornés
ni les champions de la gestion
ni les mégères des ministères
trop pressés pour s’intéresser
à cet humble mystère
des chambres livrées au silence
des sonates passées...
Quand tu retrouveras le temps
de t’arrêter la-bas
où reposent les instruments,
tu renaîtras sans le savoir
dans ces après-midi de pluie
où souriant tu t’ennuyais
faute de rien vouloir
d’autre, immobile et mutique
à l’écoute de tes musiques...