UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

On continue

 12369036_10208220494816918_5325400035265526465_n.jpg

En mémoire de J.C.P.

Le fait que mon père fût un géant aux semelles mythiques ne m’a pas empêché, en tout temps, dès la nuit des scores, de préserver en mon tréfonds, et de maintenir tout alentour ce sens très délicat de la juste proportion qui fonde l’équanimité innée et la douceur acquise d’un jugement à la fois sage et fou bien balancé.

Mon père gesticulait en chaire et courait la brebis gueuse en vitupérant celle qu’il saillait (contradiction pointée dès Paul de Tarse et même avant, jusques en Chine passionnée et plus prudente que prude), mais mon père était mon père.

Nous autres du haut Derbyshire, portés sur la hache de bois dur comme chacun sait, continuons de célébrer la poussée des élans vitaux avec l’imagination requise par les divers sens sensitifs et sensuels, au dam des pions glabres à tampons moroses, et cela vaut pour tous les arrière-pays à torrents vifs croulés du ciel, et les fronts de mer cornouaillés d’écume animale ne sont pas en reste.

L’irrécupérable passé n’est qu’une illusion pour la Magicienne à l’accueillante maison sous la table, et le présent ne sera point relégué demain fussions-nous devenus silence et poussière d’engrais.

Du moins nos livres, édités entre arbres et rochers, diront aussi que tout passe et continue sous le vent tournant leurs pages.

Portrait: John Cowper Powys

(Extrait de La Fée Valse)

Les commentaires sont fermés.