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À propos d'Olga Vsievolodovna

 

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Ce qu'Olga recherche auprès des chiens et des livres.

Le sens commun de la Maréchale, autant que les intuitions et la débonnaireté de Clément Ledoux auront toujours valu à la Polonaise, dès son installation au Vieux Quartier, le meilleur accueil qui soit. Avec ceux-là, jamais Olga n'a eu besoin d'affabuler. Au milieu de leurs livres et de leurs chats, elle s'est tout de suite sentie chez elle, et l'amitié gourmande qui s'est développée dans l'arrière-boutique des Fruits d'or lui est un refuge plus précieux que celui d'aucun cénacle à prétention mondaine. Pour ne citer qu'un détail, elle a reconnu, chez le couple déjà bien enveloppé à l'époque, et non moins solidement installé dans les murs cassés de l'ancienne trappe à bouquins séditieux de l'anar Volker, cette qualité de douceur et de rude bonté filtrant par ce qu'elle a aussitôt désigné, chez l'un et chez l'autre, par l'expression, littéralement traduite de sa langue,  des yeux-qui-rient.

Certains chiens rient aussi, rien qu'avec les yeux, dont Olga se souvient avec une tendresse particulière, comme de certains passages lumineux de certains livres.

Christopher assis devant elle, au Maldoror, silencieux et souriant absolument, incarnant à la fois l'enfant mystérieux et l'ami secret, diffusait la même sorte d'aura tenant à la fois de l'animal et de l'angélique messager, comme de ses chiens les plus personnels et de quelqes livres.

Le zoophile n'a rien compris à l'animal, qui entend le soumettre comme un esclave ou comme un objet, sans que l'animal soit supposé le mordre ou lui dire son fait. De même le pédomane abuse-t-il de son pouvoir d'enlaidir, qui fait insulte à la surnaturelle animalité de l'enfant.

L'enfant, sans désir jamais d'en avoir un à elle, le chien, se multipliant par tous les noms plus ou moins légendaires qu'elle leur a donnés, et les livres, dont tous les titres se réduisent ce matin à celui de L'Ouvroir dont elle va reprendre tout à l'heure la dactylographie des feuillets couverts de l'encre bleue de Nemrod, auront en somme  constitué la trinité profane d'Olga, sans l'empêcher d'apprécier la crème soubise et le pot-au feu de la Maréchale, autant que les SMS-fleuves que Jonas lui envoie jour et nuit de Brooklyn Heights.

(Extrait d'un roman en chantier)

Peinture: Stanislaw Ignacy Witkiewicz.

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