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  • Ceux qui tournent la page

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     Celui qui fort de son titre de Président de la Confédération helvétique responsable du Département militaire fédéral affirme à Pékin qu’il faut maintenant tirer un trait sur cette affaire de Tiananmen qui regarde les Chinois avec lesquels il faut se donner la main pour des affaires win-win / Celle qui te regarde de travers quand tu lui fais observer que son « grand Bond en avant » a été marqué par une famine durant laquelle quarante millions de personnes périrent / Ceux qui sont bien payés pour oublier / Celui qui revient sans cesse sur ce qui cloche dans le monde mais on sait ce que sont les bipolaires aujourd’hui donc il faudrait qu'il consulte celui-là / Celle qui constate que la frénésie de consommation a remplacé la frénésie de contestation et se demande ce qui a changé pour le paysan des plaines ou des hauts plateaux / Ceux qui choquent leurs amis libéraux de centre gauche ou droite en mettant les dictateurs léninistes et les potentats fascistes dans le même sac / Celui qui rappelle à ses étudiants de Canberra que le pouvoir chinois faisant obstruction à la réception du prix Nobel de la paix 2010 attribué à Liu Xiaobo avait un antécédent historique lorsque les nazis empêchèrent Carl von Ossietzky de se rendre à Oslo en 1935 / Celle qui subit le harcèlement de son dentiste arménien lui rappelant que la Shoah n’est qu’un écran de fumée visant à faire oublier son génocide à lui / Ceux qui parlent Travail de Mémoire non sans préférences sélectives / Celui qui  t’a reproché de n’être pas maoïste en 1972 sur le même ton qu’il t’aurait reproché de n’être pas fasciste en 1936 / Celle qui citant Alain Badiou rappelle qu’«il est capital de ne rien céder au contexte de criminalisation et d’anecdotes ébouriffantes dans lesquelles depuis toujours la réaction tente de les enclore et de les annuler » après quoi elle reprend un peu de ragout de Tibétain macéré dans son potage à la Mao additionné de piment Pol Pot / Ceux qui ne se rappellent pas bien la différence entre la Garde blanche et les Khmers rouges ou les Escadrons noirs vu qu’ils sont daltoniens et qu’ils estiment avec le camarade populiste suisse Ueli Maurer que c’est le moment de tourner la page et de penser à l’Avenir en termes de win-win, etc.    

     

    suisse.jpgmasacre-tiananmen.jpg(Cette liste a été jetée dans les marges du Studio de l’inutilité de Simon Leys (Flammarion,2014), et plus précisément en lisant les essais  intitulés Anatomie d’une dictature post-totalitaire, sur la Chine actuelle, et Le génocide cambodgien)

  • Mémoire vive (60)

     

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    Guido Ceronetti dans Le silence du corps :« La caresse vient comme le vent, elle ouvre un volet, mais elle n’entre pas si la fenêtre est fermée ».                     

    °°°          

    À La Désirade, ce dimanche 23 novembre 2014. –  En retrouvant ma bonne amie, notre maison au bord du ciel et ma table de travail, je me dis, après Venise, que je suis au top du privilège en dépit de mes difficultés de souffle et de circulation me rappelant que j’ai l’âge de mon père en sa dernière année de vie. Céline aussi avait 67 ans quand il a rendu les armes, après une existence évidemment mille fois plus éreintante que la mienne, où il a brûlé sa grande carcasse et ses cartouches sur tous les fronts de la guerre et de la médecine, des livres et de l’hygiénisme idéologique mal barré. J’aurai fait douze ans de plus que mon pauvre frère, personnage de roman, du pur Simenon.  Notre Grossvater de Lucerne a été le record de la famille : il faudra que je vérifie le chiffre exact, mais pas loin de 90. Aucune précision de ce côté dans le cahier noir de ma mère. Mais nous avons tout ça quelque part dans notre capharnaüm, que j’ai d’ailleurs décidé de mettre en ordre ces prochains jours. Ce qu’attendant  je note que Cendrars est mort à 74 ans, comme Maître Jacques, Cingria à 71 ans, Bouvier à 68 ans et Czapski à 97 ans…

    °°°

    Guido Ceronetti, citant Joubert : « Le pathétique outré est pour les hommes une source funeste d’endurcissements », et d’enchaîner :« Depuis deux cents ans de folles images de la souffrance sont lancées par tous les moyens sur les foules afin de déchaîner leur capacité d’en produire de pires. Les guerres et les révolutions de ce siècle sont en grande partie l’effet de « tableaux » de la souffrance humaine capables d’exciter l’inhumanité la plus complète. Une photographie vue un matin dans le journal peut faire surgir du néant un chef fanatique de tueurs ». 

    Exactement ce qui se passe avec les images abjectes de décapitations dont se repaissent ces jours certains yeux avides.

     

    °°° 

    4307056.image.jpegCe lundi 24 novembre. – Je me trouvais dans ma soupente de la Calcina, la semaine dernière à Venise,  lorsque le compère Philippe Dubath m’a appelé pour me dire qu’il aimerait faire mon portrait pour la DER de 24 Heures, et j’ai plus ou moins fait l’étonné alors que le responsable de la rubrique culturelle me l’avait promis, sans que je ne lui demande rien d’ailleurs ; même que je lui avais dit de ne surtout pas se sentir mal à l’aise du fait que le journal n’ait pas consacré une ligne à la publication de L’échappée belle, livre évidemment très littéraire et d’un genre peu vendeur ; et d’ailleurs ce serait sûrement le dernier recueil de mes carnets à paraître de mon vivant, à présent je n’avais plus envie que de fiction ou d’essais sans implication trop intime, mais Jean insistait quand même et je n’allais pas faire le difficile, donc nous avons pris rendez-vous avec l’ami Dubath de retour d’Afrique qui avait surtout envie de me faire parler de la vie qui va et des temps qui courent. 

     

    Or, comme nous nous étions déjà livrés à cet exercice, dont il avait tiré une page très généreuse à mon départ en retraite, notre rencontre de cet après-midi aux Trois-Couronnes de Vevey n’a été que la suite de notre conversation, lancée par des questions précises liées à ma condition de présumé retraité, à notre façon d’assumer notre liberté avec Lady L., à ce que représente toujours pour moi la lecture et l’écriture, assez loin de la vie littéraire tout ça (et tant mieux) et plutôt en phase avec la vie actuelle, Venise et les enfants, notre grand voyage de l’an dernier et les aléas de l'existence. 

     

    Philippe-Dubath_small.jpgPhilippe revenait lui-même de Tanzanie où il s’est livré à sa passion d’imagier de la nature, je lui ai dit combien je me sens ces temps en phase avec le titre du livre de Théodore Monod, Révérence à la vie, dans lequel j’avais noté ce que je tenais à lui dire, j’ai tâché de ne pas être trop sentencieux et assez nuancé dans mes réponse à des questions délicates (où en es-tu de ta vie, es-tu optimiste quant au devenir du monde, crois-tu en Dieu, penses-tu à la mort ?, etc), puis je l’ai emmené à la ruelle du Lac jeter un œil sur ma cambuse veveysane où il a pensé que ce serait bien que mon portrait photographique soit réalisé avec le fauteuil Chesterfield de cuir vert que j’ai ramassé un soir dans la rue…

     

    Au cours de la conversation, mon confrère m’a demandé pourquoi, somme toute, j’écrivais, si c’était pour la gloire ? À quoi je lui ai répondu que pas du tout, avant de me reprendre pour préciser que, bien sûr, tout écrivain rêve d’être lu, et si possible de plus de trois pelés. Je lui ai dit aussi que j’étais très content pour un Joël Dicker de son phénoménal succès, que je n’ai jamais recherché pour ma part - sinon j’aurais fait d’autres livres ; je lui ai dit que je me sentais tout à fait étranger à l’actuelle mentalité Star Ac, faite de compétition à tout crin,  mais à présent que j’y repense je me dis que la gloire, pour moi, ce serait, au lieu de « cartonner » le temps d’une ou deux saisons,  d’être lu avec attention et reconnaissance par quelques lecteurs, dans dix ou cent ans, comme nous cultivons la mémoire de tel ou tel auteur peut-être méconnu de son vivant mais qui survit alors que tant de gloires d’un jour sont oubliées – tout cela très relatif évidemment, et je m’en balance à vrai dire – ma joie d’écrire fait seule foi pour moi.   

     

    °°°

     

    Jules Renard : « Il faut écrire comme on parle, si on parle bien ».

     

    °°°

    Panopticon99992.jpgL’image du serpent qui se mord la queue me semble la plus appropriée à l’actuelle montée aux extrêmes de la violence, marquée par la folie meurtrière des jeunes djihadistes débarquant en Syrie d’un peu partout et dont les motivations relèvent, de toute évidence, du mimétisme violent plus que de l’engagement politique ou religieux. La religion qui rend fou à bon dos. Dans son dossier de cette semaine, l’hebdomadaire Marianne accrédite pour ainsi dire, notamment par la voix de Jean-François Kahn, la théorie selon laquelle les monothéismes sont fauteurs de guerre. Il y a naturellement de ça, c’est la face sombre des monothéismes et Jean Soler l’a bien montré dans La violence monothéiste, mais il y a aussi leur face claire.

     

    Or lisant Le Califat du sang d’AlexandreAdler, je vois bien que la dérive des extrémistes, qui se massacrent d’ailleurs entre eux, n’a pas plus à voir avec l’islam (quoique…) que les purges staliniennes n’avaient à voir avec la théorie marxiste (quoique…) même si les justifications des uns et des autres se réclament de la même« pureté » et se retrouvent dans la même fuite en avant dopée par le goût du sang et l’appât du fric. 

     

    °°°

    Gregorio Marañon dans Soledad y Libertad : «Aucun de nos remèdes, à nous pauvres médecins, n’a le pouvoir merveilleux d’une main de femme qui se pose sur un front douloureux ». 

     

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    Ce jeudi 27 novembre. – Je me demandais comment Philippe Dubath allait reconstruire notre longues conversation de l’autre jour, et c’est avec soulagement que j’ai découvert la DER de 24 Heures ce matin, avec un portrait photographique de Chantal Dervey  qui me fait un peu vieux chien grave (ma bonne amie va encore soupirer), mais j’assume, et un texte amical mais sans lèche, joliment évocateur de la vie que nous menons, Lady L. et moi, à cela s’ajoutant un sourire en passant à nos « filles merveilleuses ». J’aime bien, pour garder un peu de distance, que Dubath relève ma « vraie fausse modestie », et ne suis pas fâché que divers thèmes « profonds » aient passé à l’as, comme on dit. Ce qui est sûr, c’est que je m’y reconnais dans les grandes largeurs et que je suis reconnaissant à mon confrère d’avoir si bien rendu le ton de notre échange.            

    °°°

    PaintJLK19.JPGA la question de Philippe Dubath me demandant si je croyais en Dieu, j’ai répondu que ce qui m’importe n’est pas d’y répondre mais de savoir si Dieu croit en moi ; et ce n’était pas une boutade. Or  répondre à une telle question m’est absolument impossible en termes conventionnels, à moi qui ne me reconnais pas plus athée que croyant au sens où on l’entend à l’ordinaire. J’ai bien évoqué l’ « Esprit universel » auquel se réfère un Théodore Monod, mais cette expression, trop vague à mon sens, ne rend pas le son à la fois intime et cosmique de ce que j’entends au fond par « Dieu », que je pourrais dire la partie de moi qui ressuscite tous les matins et me fait croire qu’il y a en la vie quelque chose de divin. Or ce n’est pas tant par orgueil que je refuse de me dire croyant, donc du bon bord, ou athée, donc de l’autre non moins bon bord, mais par simple honnêteté.   

     

    À La Désirade, ce samedi 29 novembre. – Le paysage est ces jours, en fin de journée, d’une indescriptible beauté. Ce soir encore la mer de brouillard coupe littéralement« le monde » en deux. Et jamais l’expression n’a été aussi juste : la mer de brouillard.

     

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    Jules Renard : « La poésie m’a sauvé de l’infecte maladie de la rosserie ».

  • Celles qui se sentent seules

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    Celui qui relit parfois le cahier noir où sa mère a épanché sa douleur / Celle qui a trouvé la vie bien dure après sa mort / Ceux qui disent : tu verras quand je serai plus là / Celui qui reçoit un SMS de sa cousine qui lui dit que la vie lui va bien / Celle qui a trop de tendresse en elle pour n’être pas mélancolique à ses heures / Ceux qui estiment que la mélancolie est contre-productive dans une société qui gagne /  Celui qui ne pense à elle que lorsqu’il s’oublie / Celle qui enrage de n’être point reconnue à la supérette / Ceux qui vont à selle à l’insu de celles qui vont à Sceaux /  Celui qui va voir celle qui soupire à l’hosto/ Celle qui demande à Monsieur Duflon : monsieur Duflon serons-nous sage ce soir ? / Ceux qui attendent les résultats des exas / Celui qui angoisse à l’idée que son fils ne lui ramène pas de bons résultats de l’hosto / Celle qui n’a jamais pris « c’te affaire » très au sérieux sauf au moment ou l’Fernand la soulevait de terre / Ceux qui répandent le bruit selon lequel les Suisses mangeraient du chat et du chien en sorte de maintenir l’équilibre budgétaire et tout ça / Celui qui a toujours été ému par le reflet des femmes seules dans le grand miroir du Café de la Paix / Celle qui se rappelle au bon souvenir du postier muet / Ceux qui pensent toujours à Maman au moment de le faire et ensuite plus tellement / Celui qu’on dit le Tony Soprano des cantons de l’Est /Celle qui aimait bien le côté fils de garagiste d’Eddy Mitchell mais elle est hélas décédée / Ceux qui ont de l’humour à revendre sans en faire commerce / Celui qui a deux sœurs et donc deux beaux-frères mais pas forcément la meilleure entente entre les belles-mères respectives quoique ça dépend / Celle qui eût aimé se faire enterrer les pieds devant mais la famille a finalement opté pour l’urne placée à côté de ses trophées de championne de ping-pong / Ceux qui n’écoutent même pas celles qui se taisent, etc.

     

    Peinture: Robert Indermaur

  • Portrait de JLK

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    Un homme qui ne s'arrêtera jamais d'écrire

     

    par Philippe DubathPhilippe-Dubath_small.jpg

     

    On s’engage dans la rue du Lac à Vevey, côté Hôtel de Ville, on emprunte brièvement une venelle presque napolitaine qui mène sur le quai, on pousse une porte à gauche, on gravit quelques étages sans ascenseur, on se croit dans le vieux Paris. Jean-Louis Kuffer sort sa clé et nous voilà dans ce qu’il appelle sa chambre cambuse.

    C’est l’un des mondes du journaliste et écrivain dont les lecteurs de 24 heures ont apprécié les fines chroniques littéraires et culturelles pendant des décennies. Ici, il cajole et redécouvre des milliers de livres qu’il aime: «La Collection Blanche de Gallimard, toute une bibliothèque anglo-américaine, une paroi de philosophie et spiritualité, un rayon important de journaux intimes et autres carnets de voyage, les Œuvres complètes numérotées de Ramuz chez Mermod.»

    Grâce à ces quelques mètres carrés haut perchés où il vient de temps en temps travailler, c’est-à-dire penser, réfléchir, noter, écrire, trier les livres qu’il transmet à un libraire de la vallée de Joux, Kuffer a redécouvert le charme de Vevey. «Une ville comme je les aime, avec une ambiance, une vie, ce que je ne ressens pas dans d’autres villes de Suisse où je me surprends à avoir froid.»

    Lucy69.jpgLe deuxième monde de Kuffer, jeune retraité, c’est son chalet du vallon de Villard où il poursuit une existence de curiosité, d’écriture, de lecture, et de complicité avec Lucienne, son épouse depuis trente-deux ans. «Un mois avant de la rencontrer, jamais je n’aurais pensé pouvoir cohabiter avec quelqu’un. Et là, nous avons eu deux filles merveilleuses, nous vivons ici, nous partons en voyage, dans une sérénité que j’apprécie chaque jour. Et puis, quel bonheur de vivre dans ce vallon depuis bientôt vingt ans. Se lever le matin et voir ce paysage, c’est un privilège!»

    «Je me sens plus jeune que quand j’avais 20 ans. De plus en plus disponible au monde»

    L’endroit serait idéal pour vivre une retraite tranquille à écouter le chant des oiseaux et à lire devant le feu de cheminée. Mais Jean-Louis Kuffer est un homme actif qui vit au présent. «Je me sens plus jeune que quand j’avais 20 ans. De plus en plus disponible et ouvert au monde, de plus en plus sensible à la beauté de la nature, des gens, des enfants, de la vie.» Il ne se perd pas pour autant dans l’euphorie: «Ce serait de la complaisance à l’égard du monde, de la folie religieuse, des pouvoirs tyranniques, des atteintes graves à la nature.»

    Le troisième monde de Kuffer, c’est… le monde, justement. Il voyage. Il regarde. Il observe. Il rentre de dix jours à Venise où il a logé dans une pension discrète pour passer pas mal d’heures à écrire son prochain livre – titre prévu: La vie des gens – alors que le dernier – L’échappée libre, sorti au printemps à l’Age d’Homme – est encore tout frais. Il écrit depuis toujours, il écrira toujours. Mais pourquoi, pour la gloire? «Pas du tout. Quoique je sois un peu hypocrite en disant cela. S’ils ne pensaient pas à une gloire possible, ceux qui écrivent garderaient leurs œuvres pour eux, ne publieraient rien!»

    10645011_10205323833802203_2889712044793673932_n.jpgPas de retraite pour l'écriture

    Mais alors, pourquoi avoir écrit autant de livres, autant d’articles dans les journaux, et continuer encore? «S’il y avait une retraite pour l’écriture, si c’était fini comme ça, tout à coup, pour une raison d’âge, ce serait terrible. J’écris parce que j’aime écrire. J’avais expliqué lors du dernier Salon du livre qu’écrire m’est aussi vital que respirer, mais écrire sans vivre ou sans lire, qui renvoie à la vie et à l’écriture des autres, me semblerait tout à fait vain. Ça vaut la peine de vivre, ça vaut la peine de transmettre.»

    Il n’est pas près de s’arrêter, l’écrivain qui se définit comme un homme en retrait, mais pas à la retraite. Car, après un temps de méfiance, il s’est mis à apprécier Facebook, les blogs, Internet en général, et même Skype qui lui a permis de dialoguer récemment avec Lucienne qui se trouvait au Cambodge. «Tous ces instruments offrent un fabuleux accès à la communication. Il faut quand même se protéger. Un couteau peut servir à couper du pain ou à tuer le voisin. Mais j’ai un ami chinois à Florence que je n’ai jamais vu; un autre, en France, un érudit que je voyais comme un savant âgé, mais dont je viens d’apprendre qu’il a 15 ans!»

    Blog à succès

    302779900.jpgQuand il évoque son blog, où l’on peut se régaler de récits de voyage et de découvertes de livres, Kuffer dit avec une vraie fausse modestie souriante: «Mon blog a reçu 26 872 visites en octobre 2014, soit entre 866 et 1040 visiteurs par jour. On y découvre 4169 articles. Ce qui n’a aucune importance.»

    L’important est ailleurs, dans les détails de la vie. Tiens, celui-ci, ramené par Kuffer de Venise: «J’y ai beaucoup entendu les gens chanter dans la rue, spontanément. Des jeunes surtout. J’étais heureux de saisir ainsi leur voix, leur réjouissance, leur gratitude envers la vie. On ne chante plus assez. Moi, je chante.» 

    (LA DER de 24 heures, le 27 novembre 2014)