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  • Ceux qui jouent des rôles

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    Celui qui en a marre du contexte médiéval / Celle qui se verrait bien en styliste stylée / Ceux qui se la jouent soft Bollywood / Celui qui se réalise dans les épisodes gore alors que c'est juste un timide en manque de phosphate / Celle qui revisite ses rêves érotiques comme un"réseau corporel bien vivant" / Ceux qui réalisent leurs fantasmes agressifs dans des jeux de rôles sur le terrain genre Opération Plomb durci / Celui qui se donne toujours le beau rôle faute de se taper l'enjôleuse / Celle qui n'assume jamais les rôles secondaire sauf si Kate Moss est de la partie / Ceux qui se sont aigris en se la jouant chevaliers des vertus / Celui qui s'est mis à boire et à fumer au titre d'adventiste déçu par la trahison de Sylviane  / Celle qui refuse d'assumer son rôle de mère au foyer alors que l'Usine manque de décolleteuses / Ceux qui jouent aux dames entre messieurs graves dont la cagnotte financera un déplacement au quartier rouge d'Amsterdam / Celui qui refuse de jouer à la télé le rôle de Judas ce faux-cul notoire cible privilégiée des antisémites et patron des pendus / Celle qui incarnera la Vierge au Noël des aveugles / Ceux qui jouent de drôles de jeux depuis leur entrée dans ce qu'on dit la vie active / Celui qui a toujours joué son rôle de joueur né de la rencontre d'un flambeur de casino et d'une lorette de kursaal /  Celle qui n'a pas honte de jouer les chaperons au souper des belles de jour  / Ceux qui gagnent à tous les concours de fléchettes sans savoir où situer Husserl par rapport à Heidegger / Celui qui jacte en dépit des aléas sur le front de l'Est / Celle qui s'offre au terrassier dont l'âme lui semble avoir "un fond" / Ceux qui n'ont de préjugés ni raciaux ni sociaux mais ont une préférence pour la Mastercard Gold / Celui qui a investi dans la pierre à l'orée du bois / Celle que son peu de foi inquiète moins que le surpoids de son pneu / Ceux qui ont le même visage très allongé et le cheveu filasse d'un Michel Houellebecq et la même façon de tenir leur clope et d'annoncer leur suicide sans donner suite à notre connaissance, etc

  • Ceux qui vont et viennent

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    Celui qui fait le trajet du funiculaire depuis sept ans / Celle que ses ménages ont fait aller et venir dans tout le quartier y compris chez les Kosovars / Ceux qui descendaient en ville avec le char plein et en remontaient bourrés mais le char vide et seulement les jours de marché à l'époque / Celui dont on a dit en ces années qu'il avait "une grosseur" au motif que le mot cancer n'était pas encore d'usage dans le quartier des Oiseaux vers les années 50 / Celle qui s'est demandé ce que sa mère voulait dire en revenant du culte comme quoi le pasteur cette fois n'avait "pas si bien parlé" / Ceux qui venant d'Ecosse dans le quartier n'ont pas fait vieux sans qu'on se l'explique vu qu'on a déjà  bien des étrangers de l'extérieur / Celui qui a toujours écossé les petis pois avec sa mère de son vivant s'entend / Celle qui a d'abord fréquenté avec Robert et ensuite avec le cousin de celui-ci puis retour à Robert et divorce treize ans après à cause de ce cousin qu'elle avait vraiment dans la peau je vous jure / Ceux que la religion a empêchés de se mordre mais pas de se griffer / Celui qui se disait presbytérien de stricte observance sans que le Seigneur le protège dans le fameux accident de car des retraités suisses à Ibiza / Celle que la lecture de Pollyanna a guérie de son penchant à tout gober / Ceux qui usent du terme de "gémonies" sans savoir exactement ce qu'il désigne mais c'est ce qu'ils souhaitent pourtant à leurs voisins débauchés et plutôt deux fois qu'une / Celui qui va et vient entre les vestiges du four et les ruines du moulin tous deux classés monuments du bourg toujours ignoré des Japonais  / Celle qui a adopté les flans en sachets l'année de la mort de Staline que lui a annoncée l'épicier affecté d'un goître ça aussi elle se le rappelle / Ceux qui écoutaient Le disque préféré de l'auditeur le dimanche avant le rôti / Celui qui a retrouvé le jeté au crochet que sa mère a reçu de sa tante Hildegarde "pour son trousseau" / Celle qui a interdit la moitié de sa maison à ses neveux qui tirent la langue dans le jardin quand ils viennent chahuter chez sa soeur d'être trop vieux jeu / Ceux qui échangeraient une collection de napperons jamais utilisés contre  deux ou trois disques d'époque de Dario Moreno, etc.                  


  • Ceux qui sont à cran

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    Celui qui régente l'hoirie des ombrageux   / Celle qui a toujours l'air d'en savoir plus du fait de sa natte tressée comme un câble / Ceux qui ont le vent en croupe / Celui qui compare les affects de la tique à ceux de sa cousine plutôt gerce / Celle qui a des insomnies dans la ville-dortoir /Ceux qui étaient genre couple de Sempé à leur mariage avant de virer Reiser puis Chaval /Celui qui a toujours gardé l'espoir et le fromage / Celle qui pose à la ménagère cheffe de projet / Ceux qui allaient à Canossa mais ont loupé la sortie de l'autoroute / Celui qui n’ose pas dire à la dame du kiosque qu’il en pince pour sa fille bègue / Celle qui aime les compliments en nature / Ceux qui évitent le champ d’honneur par simple modestie pacifiste / Celui qui se confesse à l’Abbé mal entendant / Celle qui renonce à ne pas tout avouer / Ceux qui s’inclinent devant le roseau pensant / Celui qui s’excuse de te dire tout ou peu s’en faut / Celle dont les litotes agitent la luette / Ceux qui font carrière dans l’euphémisme / Celui qui renonce à tout sauf à laisser tomber / Celle qui  retire ses insinuations mais n’en pense pas moins par devers elle dit-elle en reniflant / Ceux  qui se comprennent par sous-entendus allusifs indirects / Celui qui sent le caleçon marial en dépit de ses pensées / Celle qui pose un lapin à la Faucheuse en string noir / Ceux qui préféreraient ne pas être décapités « de suite » / Celui qui n’ose pas finalement faire soncoming out de mammophage drosophile à l’émission Tous Différents / Celle qui mange le morceau sans déglutir / Ceux qui dévalent l’escalier en quête d’eux-mêmes au niveau pulsionnel / Celui qui se précipite dans le bassin vide mais c’est en rêve donc il s’en ressort avec quelques bleus imaginaires / Celle qui te défie de défiler avec les filous /   Ceux qui ne se sont jamais engagés en rien et se flattent de ne point avoir trahi aucune cause avant de reprendre un peu de cet excellent blanc-manger, etc. /      


  • L'échappée libre

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    L'échappée libre constitue la cinquième partie de la vaste chronique kaléidoscopique des Lectures du monde, recouvrant quatre décennies, de 1973 à 2013, et représentant aujourd'hui quelque 1800 pages publiées.

    À partir des carnets journaliers qu'il tient depuis l'âge de dix-huit ans, l'auteur a développé, dès L'Ambassade du papillon (Prix de la Bibliothèque pour tous 2001), suivi par Les Passions partagées (Prix Paul Budry 2004), une fresque littéraire alternant notes intimes, réflexions sur la vie, lectures, rencontres, voyages, qui déploie à la fois un aperçu vivant de la vie culturelle en Suisse romande et un reflet de la société contemporaine en mutation, sous ses multiples aspects.

    Après Riches Heures et Chemins de traverse, dont la forme empruntait de plus en plus au "montage" de type cinématographique, L'échappée libre marque, par sa tonalité et ses thèmes (le sens de la vie, le temps qui passe, l'amitié, l'amour et la mort), l'accès à une nouvelle sérénité. L'écho de lectures essentielles (Proust et  Dostoïevski, notamment) va de pair avec de multiples découvertes littéraires ou artistiques, entre voyages (en Italie et en Slovaquie, aux Pays-Bas, en Grèce ou au Portugal, en Tunisie ou au Congo) et rencontres, d'Alain Cavaier à Guido Ceronetti, entre autres. De même l'auteur rend-il hommage aux grandes figures de la littérature romande disparues en ces années, de Maurice Chappaz et Georges Haldas à Jacques Chessex, Gaston Cherpillod ou Jean Vuilleumier.

    Dédié à Geneviève et Vladimir Dimitrijevic, qui furent les âmes fondatrices des éditions L'Âge d'Homme, L'échappée libre se veut, par les mots, défi à la mort, et s'offre finalement à  "ceux qui viennent".   

     

    À Paraître aux éditions L'Âge d'Homme en janvier 2014. 400p. Le formidable artiste grison Robert Indermaur a donné son accord pour l'usage de son oeuvre ci-dessus en couverture de l'ouvrage.

  • Ceux qui médisent

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    Celui qui affirme à l'émission littéraire de la radio qu'il réprouve (et a toujours réprouvé) la médisance et particulièrement celle d'un certain poète connu de notre bourgade dont il taira le nom par charité (la charité ayant toujours été son souci majeur par respect humain) même si les insinuations à son endroit de l'homme de lettres fameux (enfin fameux façon de parler pense-t-il in petto) relèvent de la pure calomnie et fait un peu douter de l'opportunité (cela dit en toute objectivité) de lui attribuer ce Prix du Rayonnement que d'autres  mériteraient peut-être plus du fait de leur retenue d'humanistes de centre gauche membres de plusieurs ONG / Celle qui médite à l'ashram où tous les autres médisent plus souvent qu'à leur tour / Ceux qui médisent par métier et souvent sans être payés ce qui se fait de moins en moins rare malgré la crise / Celui qui pique une crise chaque fois que la Bourse médit du nasdaq / Celle qui prétend que le loser qui l'entretient ne peut pas être son vrai père mais celui-ci n'état pas connecté à Facebook continue à lui verser la pension à laquelle elle n'a pas droit pour pallier ses conduites de mythomane suicidaire et le harcèlement de la mère dépressive dont il est par ailleurs le tuteur / Ceux qui rappellent aux jeunes que qui a bu boira et qui a médit médoira /Celui qui ne médit jamais le dimanche où il s'ennuie d'autant plus à ce que prétendent les sales langues du pensionnat catholique où il n'est d'ailleurs que jardinier extra / Celle qui a constaté que la médisance faisait florès dans les salons de coiffure dont les clientes ne parlent jamais sous contrainte à ce qu'on sache ni d'ailleurs les voyageurs de commerce pas forcément efféminés / Ceux qui déclarent en aparté qu'il est faux de prétendre que le conseiller Miauton n'est qu'un cafteur alors que c'est également un mytho porté sur l'exagération chiffrée / Celui qui prétend que Nadja n'a connu que deux sortes d'amour / Celle qui a connu l'amour à trois après que la cinquième roue du char est partie avec la quatrième dans les Laurentides /Ceux qui se croient marioles en déclarant qu'ils ne médisent jamais au sens de : jamais assez /Celui qui clabaude même pendant le Parcours Santé avec les autres cadres moyens de l'Entreprise auxquels il est cependant recommandé de ne point alimenter Radio-Couloir pendant les heures de travail / Celle qui lance des bruits qui lui retombent parfois sur le pied droit et parfois sur le gauche - et ça aussi camarades c'est l'alternance /Ceux qui inventent des statistiques afin d'appuyer leur conviction que la médisance est sexuellement transmissible, etc.             

     

     

     

     

     

  • Un poème de cinéma

    Roaux06.jpgLeft Foot Right Foot, premier long métrage du cinéaste lausannois Germinal Roaux, qui a remporté le Bayard d'Or de la Meilleure première oeuvre au Festival du film francophone de Namur, est à découvrir ces prochains jours sur les écrans romands.

    L'émotion est très vive à la fin de la projection du premier long métrage de Germinal Roaux, qui nous laisse le coeur étreint comme par un étau, au bord des larmes. Rien pourtant de sentimentalement complaisant dans cette fin dure et douce à la fois, ouverte et cependant plombée par l'incertitude.

    Cette incertitude est d'ailleurs la composante majeure de Left Foot Right Foot, admirable poème du vacillement d'un âge à l'autre: de l'adolescence prolongée à ce qu'on dit la vie adulte.

     

    La fin déchirante, à la fois cruelle et tendre, du film de Germinal Roaux, rappelle la dernière séquence, pas moins poignante, de L'Enfant des frères Dardenne; et la comparaison pourrait s'étendre aux jeunes protagonistes des deux films, également démunis devant la réalité et presque "sans langage". Mais l'écriture personnelle de Germinal Roaux est tout autre que celle des frères: sa pureté radicale, accentuée par le choix du noir et blanc, évoque plutôt celle des premiers films de Pasolini (tel Ragazzi di vita) ou d'un Philippe Garrel (dans Les amants réguliers), notamment.

    Roaux10.jpgPour le regard sur l'adolescence, d'une tendresse sans trémolo, Germinal Roaux pourrait être situé dans la filiation de Larry Clark (pour Kids ou Wassup Rockers, plus que pour Ken Park), sans que cette référence soit jamais explicite. De fait, et comme il en va, dans une tout autre tonalité plastique, d'un autre Lausannois pur et libre en le personne de Basil Da Cunha, Germinal Roaux n'a rien de l'épigone ou du grappilleur de citations. Son style, depuis son premier court métrage, reste le même tout en ne cessant de s'étoffer.

     Le canevas de Left Foot Right Foot est tout simple. Marie et Vincent, autour des dix-huit ans, vivent ensemble sans entourage familial rassurant ni formation sûre. Leur milieu est celui de la jeunesse urbaine actuelle, entre emplois précaires et soirées rythmées par le rock.

    Fuyant un premier job débile, Marie en accepte un autre plus flatteur et plus glauque d'hôtesse dans une boîte, qui l'amène bientôt au bord de la prostitution. Cela d'abord à l'insu de Vincent, trafiquant un peu dans son coin avant de se faire virer de la boîte de conditionnement alimentaire où il a eu l'imprudence un jour de se pointer avec son frère handicapé aux conduites imprévisibles.

     

    Roaux09.jpgCe frère, au prénom de Mika, surgi comme un ange dans les premiers plans du film, sur fond de ciel aux tournoyantes évolutions d'étourneaux - ce Mika donc est le pivot du film, révélateur hypersensible, affectif à l'extrême, désignant sans le vouloir tout faux-semblant.  Après l'expérience vécue avec Thomas, le jeune trisomique auquel il a consacré son premier film documentaire (Des tas de choses, datant de 2005), Germinal Roaux intègre ce personnage bouleversant, que son autisme fait sans cesse osciller entre la présence attentive et la fuite affolée, le ravissement et la panique. À relever alors, tout particulièrement, le formidable travail accompli par le jeune Dimitri Stapfer dans ce rôle à haut risque !

    Il y aurait beaucoup à dire de ce film d'extrême porosité sensible, qui dit par les images et les visages beaucoup plus que par les mots. D'une totale justesse quant à l'observation sociale et psychologique d'une réalité et d'un milieu souvent réduits à des clichés édulcorés par le "djeunisme", Left Foot Right Foot se dégage de ceux-ci par les nuances et détails d'une interprétation de premier ordre. Marie (Agathe Schlenker) est ainsi crédible de part en part dans son rôle de fille mal aimée (la mère n'apparaît que pour la jeter de chez elle), à la fois bien disposée et un peu gourde, attirée par ce qui brille mais hésitant à céder au viveur cynique impatient de la pervertir. Quant à Nahuel Perez Biscayart, jeune comédien déjà chevronné et internationalement reconnu, il se coule magnifiquement dans le rôle de Vincent, sans jamais surjouer, avec une intelligence expressive et une délicatesse sans faille.

     

    À relever aussi, sous l'aspect éthique du film, sa façon de déjouer toute démagogie et toute exaltation factice de la culture "djeune" dont il est pourtant tissé. Tels sont les faits, semble nous dire Germinal Roaux, telle est la vie de ces personnages dansant parfois sur la corde raide (ou nageant dans la piscine où les deux frères évoluent ensemble sous l'eau, comme dans la scène mémorable des Coeurs verts d'Edouard Luntz) et se cherchant une voie, parfois avec l'aide d'un ami ou d'un aîné - le geste de l'ingénieur donnant sa chance à Vincent qu'il emmène en montagne...

    Formellement enfin, je l'ai dit, Left Foot Right Foot est un poème. Sans aucun lyrisme voyant, mais porté par le chant des images et la mélodie des plans. Il en découle une sorte de catharsis propre au grand art, sur le chemin duquel Germinal Roaux est très sérieusement engagé. Bref, on sort de ce film comme purifié, la reconnaissance au coeur.              

     

  • Ceux qui font la paix

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    Celui qui rappelle Roberta pour lui répéter qu'elle a tort mais qu'il va réfléchir /Celle qui estime que c'est un avantage tactique de laisser croire à l'autre qu'elle ne le croit pas /Ceux dont les remèdes aggravent les situations / Celui qui se dit en rémission de rupture /Celle qui a l'air d'une représentante de produits naturels voire surnaturels / Ceux qui préfèrent les vieux jeunes aux jeunes vieux mais ça peut changer / Celui qui du fait de son attaque se retrouve dans le pavillon des tout vieux / Celle qui lutte contre sa susceptibilité mais faut pas la chercher sinon gare /  Ceux qui ont l'air de prendre tout à la rigolade et pas seulement l'air / Celui qui prend l'air devant les haies de buis qui n'ont plus que des gaz à respirer /Celle qui pompe l'air de l'intubé / Ceux qui font exprès d'inviter ensemble des amis fâchés juste pour le pestacle / Celui qui aime tant se réconcilier qu'il se brouille tant et plus / Celle qui ne se fâche jamais avec ceux qu'elle appelle des amis-croisières genre nous repartons en Méditerranée ou dans ls Caraïbes avec le yacht des Lehman / Celui qui ne se froisse jamais en quoi se manifeste la supériorité des tissus industriels / Celle qui vous demande pardon avec l'air de vous faire la charité / Ceux dont le ménage est en armistice permanent / Celui qui a demandé la main de la taxidermiste qui a continué d'empailler de l'autre / Celle que le Président a promis d'accueillir dans son palais en qualité de Rom d'honneur avec ration quotidienne de Speculoos hollandais /Ceux qui se prétendent pacifistes et pètent la gueules de tous ceux qui en doutent /  Celui qui est à fond pour la paix dans l'eau /Celle qui ne sait jamais si Rolf plaisante quand il lui propose de changer de vaisselle /Ceux qui manifestent afin de réintégrer Leonarda parmi les intermittents du scolaire / Celui qui se veut dans les bons papiers des sans-papiers alors qu'il s'en torche / Celle qui dit merci d'exister à la Bulgare hilare qui lui arrache son sac Vuitton à vrai dire démodé / Ceux qui murmurent entre résidents de Benidorm que les migrants déferlant en Espagne sinistrée devraient tous être envoyés en Hollande où les Roms participent à la récolte des bulbes, etc.                     

     Peinture: Louis Soutter.