À propos du Café littéraire de JLK, ce jeudi 3 octobre à la Médiathèque de Saint-Maurice.
Le manque d'attention est l'un des vices majeurs de notre époque, affirmait l'écrivain Maurice Chappaz à la fin de sa vie, devant un parterre de jeunes gens du Collège de Saint-Maurice, en Valais.
Or, quatre ans après la mort de celui qui fut l'un des plus remarquables écrivains romands dans la postérité de Ramuz, du même Collège où elle enseigne, la prof de latin Geneviève Erard m'a adressé une invitation à participer au Café littéraire qu'elle organise à la Médiathèque-Valais de Saint-Maurice, avec sa collègue Catherine Widmann Amoos, avant de me gratifier, plus concrètement, d'une attention plus que rare: exceptionnelle. D'abord en lisant la plupart de mes vingt livres, en les annotant et en y relevant une quantité de citations témoignant de sa sagacité de lectrice, ensuite en préparant, pour notre rencontre, une série de questions dont les réponses exigeraient non pas une heure mais au moins dix ou cent - des soirées de palabres...
Dans le contexte actuel de dispersion et de distraction exacerbées par le battage des médias et l'énervement général, de tels témoignages sont de vrais cadeaux. Comme cet autre vrai cadeau qui m'a été fait, il y a peu, par un nouvel ami du nom de Sergio Belluz, auteur lui-même d'un livre merveilleusement tonique sur la Suisse (CH, La Suisse en kit, paru aux édition Xénia) et m'envoyant de longues missives sur deux de mes recueils de carnets qu'il a aimés, à savoir Les Passions partagées et L'Ambassade du papillon.
L'orgueil ou la vanité d'un auteur est une chose, et nul n'y échappe, mais le bonheur de partager réellement ce qu'on a accompli, livre ou oeuvre d'art quelconque, à l'attention des autres autant que pour soi-même, est mille fois plus gratifiant qu'aucun honneur public, flafla médiatique, prix littéraires et compagnie. Un livre est une bouteille à la mer, et c'est toujours une grâce de le savoir recueilli et de le savoir apprécié (plus ou moins, peu importe) par quelqu'un qui prenne la peine de lire et, plus rare: de répondre. Autant dire que je me réjouis très sincèrement de cette nouvelle rencontre avec "quelques-uns"...
Café littéraire: À la rencontre de JLK, le 3 octobre, de 12h.30 à 13h.30. Bâtiment Saint-Augustin, 6 rue du Simplon.
Infos et Pdf du document préparatoire de Geneviève Erard: www.mediatheque.ch/mediatheque-st-Maurice