Celui qui se réconcilie avec lui-même après de longues négociations / Celle qui démasque les contempteurs douteux / Ceux qui parlent guerre des sexes pour mieux asservir l’un ou l’autre / Celui qui rompt le mécanisme mimétique des chaises de coiffeurs illustré dans Le Dictateur de Chaplin / Celle qui relativise tout pour obtenir un simulacre de concorde / Ceux qui ne se contenteront jamais de la paix des cimetières / Celui qui a esquivé toutes les forme de rapprochement insincères au bénéfice de son splendide isolement / Celle qui n’en a plus rien à foutre du Diplôme de Reconnaissance de la société sociale / Ceux qui se donnent rendez-vous à Davos pour leur G4 des copains d’abord / Celui qui s’initie enfin au saxophone alto des rêves de son adolescence que vient de lui offrir sa énième maîtresse un peu fortunée / Celle dont le corps s’est refermé comme une huître vers la cinquantaine mais dont l’âme reste ouverte comme une chambre d’enfant le matin quand les petits sont au jardin / Ceux qui font encore la moue mais plus la guerre / Celui qui ne regrette aucune des choix qu’ils a faits dans sa vie et même pas les pires quoique / Celle qui sublime ses déceptions amoureuses par le truchement de poèmes cryptés très difficiles à mettre en musique / Ceux qui ont découvert que certains sourires limpides pouvaient cacher des cloaques / Celui qui se shoote aux parfums des allées du Mozart Park / Celle qui danse en pensée en se traînant jusqu’à l’abribus tagué par les petits salopiots qui lui ont retrouvés son chat Poulou / Ceux qui vendent la peau de l’ours pour s’acheter une couverture chauffante plus pratique au lavage / Celui qui te fusille du regard à bout pourtant à cause de ta dégaine de bohème et se met à roucouler comme une fille toute simple quand tu les complimente sur ses médailles militaires / Celle qui fait des pipes dans les zones réservées aux fumeurs / Ceux qui détendent l’atmosphère des réus de cadre avec des saillies clairement sexuelles voire homosexuelles si l’on est entre mecs libérés ah ah / Celu qui dit en interview qu’il aspire à voir Dieu et qui demande à relire la copie du journaleux pour vérifier qu’il n’a pas sucré cet aveu tou de même scandaleux en démocratie populiste / Celle qui dit Mon Dieu Mon Dieu sans être sûre sûre qu’il existe mais avec la conviction que c’est bien le sien nom de Dieu / Ceux qui sont bon non par faiblesse mais par paresse, etc.
Peinture JLK: vers Villars-Sainte-Croix. Huile sur toile.
Commentaires
J'aime la douceur de ce tableau...
Bon, oui, d'accord, j'aime aussi ce que tu dis, mais j'aime ce tableau et je revendique le droit de le dire...Non mais !
La bise
Ce qui est curieux, c'est que je voulais peindre les basses terres de Guadeloupe où les champs sont à fleur de mer, mais ensuite je me suis aperçu que j'avais reproduit exactement un paysage que nous avons vu mille fois en revenant a casa, depuis Lausanne, à l'époque où nous habitions un village de l'arrière-pays vaudois, à l'adresse de l'Impasse des Philosophes... En ce qui me concerne, c'est le ciel que j'aime bien, le reste est proportionné à mes pauvres moyens, enfin tu vois ça et l'important est que ça te touche un peu, si loin que tu sois ce soir...
Oui, ce tableau me touche, Jean-louis....
Et je vais faire en sorte, rapidement, que tu lises mon dernier "Géographiques"..Parce que tu y liras, parmi d'autres choses j'espère, en quoi cette toile m'est une amie.
Que tout cela constitue un tout.
Te dire aussi que ça m'a touché de savoir que c'était ton petit compagnon, disparu, que j'avais mis en illustation sur " L'Exil".
Bise polonaise sur tes joues suisses
On ne sait si ce qu'on voit est une route ou une rivière. Cela aussi, c'est très apaisant.
(vrai aussi de votre bannière)
C'est, pour tout dire, une rivière quand elle descend, et une route quand elle monte...