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Ceux qui campent aux Flots bleus

 

 

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Celui qui a réservé la place P13 de l’Allée des Cigales jusqu’en 2015 en invoquant son ancienneté et la déportation de son oncle breton pour exiger du Bureau qu’il n’y ait pas d’Allemand à côté / Celle qui se montre chaque année plus acerbe envers les jeunes pécores que les fils des voisins ramènent de va savoir quelle disco / Ceux qui déplorent l’absence de feu Léonide à la pétanque des Flots / Celui qui lit Schopenhauer en cachette au bord du canal pollué / Celle qui rappelle tout haut à son amant de ne pas oublier les capotes quand il se rend  à l’Hyper U d’à coté / Ceux que le Scrabble a réunis en dépit de leurs convictions religieuses opposées ou peu s’en faut / Celui qui exerce sa trompette dans la garrigue / Celle qui réprimande celui de ses fils que ceux du Mobilhome belge ont surpris en train de peloter leur fille au pair flamande / Ceux qui parlent fort en se rasant le matin entre homme de race blanche à forte pilosité / Celui que le Danois des Autrichiens mord cruellement alors qu’il lui disait Bon Toutou / Celle qui se méfie de toute façon des campeurs réputés dormir nus / Ceux dont le bus 4x4 couvert d’autocollants cosmopolites s’est fait malencontreusement défoncer par une mégabranche de pin lors de l’orage de jeudi / Celui qui supplie la ravissante Hollandaise de ne pas extérioriser trop bruyamment son plaisir quand ils font ça à l’heure de l’apéro convivial de l’allée des Lauriers / Celle qui tricote un bonnet de ski en préparant un osso buco à ses hommes en train d’essayer de surfer sur la marina /  Ceux qui sirotent un mojito en critiquant très librement la dernière toilette de Carla Bruni / Celui qui a le ticket avec la pharmacienne de Cahors aux super nibards / Celle qui écrit des poèmes à l’abri des regards moqueurs de ses cousins infoutus de passer un simple bac / Ceux qui ramassent les déchets laissés par les Italiens sur la plage pour les déposer devant leur cabanon au jardin privatif également mal entretenu / Celui qui écoute France Culture à l’heure de la sieste au risque de provoquer une émeute dans l’allée des Dauphins / Celle qui a gardé son paréo jaune et vert de l’époque du Club / Ceux qui se demandent s’ils reviendront l’an prochain ou s’ils ne vont pas plutôt se louer un bungalow sur la côte dalmate qu’une agence paraît-il fiable recommande sur Internet, etc.   

Peinture: Terry Rodgers.

Commentaires

  • copié-collé ? souvent ?

  • Bonjour,
    Nous nous étions rencontrés au salon du livre et du vin à Balma où nous étions voisins de table. J'avais choisi "Le viol de l'ange", tandis que vous preniez "L'écharde du silence". Je suis contente de pouvoir vous dire ici à quel point j'ai aimé ce roman. En espérant vous croiser à nouveau, ici ou là.

  • Comment ça Suzuki ? Copié-collé de où ? C'est de l'original de ce matin. C'est vrai que ça m'arrive de recycler d'anciennes listes mais celle-ci est absolument neuve.Vous devez confondre avec une plus méchante notée à Cap d'Agde...

  • Bien sûr, Frédérique, que je me souviens de notre rencontre à Toulouse. J'espère que vous continuez d'écrire et que vous vous portez toujours bien dans vos terres de soleil.
    Avec mes amitiés, et merci pour le gentil message.
    Jls

  • Ceux qui décampent des Flots Verts / Ceux qui recyclent d'anciennes listes neuves pour dessaler les campeurs / Celles qui disent Chiche t'es pas Cap / Celle qui cherche à faire du plagiat Agdalénien / Celle qui plagie les hypertextes de l'HyperEcrivain / Celles que le soleil blond baigne de ses rayons / Ceux qui couvrent leurs fesses tatouées des embruns de la grande plaine liquide, et plus si A finit T

  • Celui qui a chanté dans l’Allée des Cigales | Celle qui ne craint plus tant les jours de courses vaines | Ceux qui déplorent que comme une grêle d’or, aux pointes des arbustes, le feu du soleil crépite plus | Celui qui compose un haïku en cachette au bord de l'autoroute surchargée | Celle qui attise, gauche vestale, l’aurore dans les oreillers | Ceux que la métaphysique a réunis en dépit de leurs convictions épistémologiques opposées ou peu s’en faut | Celui qui exerce sa tromperie dans les tavernes | Celle qui réprimande la noire écume | Ceux qui parlent avec un homme surhumain traçant des lettres enflammées sur un livre plein de fumées, la plume d’un ange à la main | Celui qui du haut de la colline, avant que tout à fait le versant qui s’incline ne les dérobe à son regard, jette un dernier coup d’œil sur les campagnes bleues qu’il vient de parcourir | Celle qui, ainsi qu’un vase trop rempli, déborde, laissant choir mille vagues pensées, et ces ressouvenirs d’illusions passées rembrunissent son front pâli | Ceux qui sont venus des quatre coins de l’horizon farouche, de la cime des pics et du fond des remous | Celui qui n’entend sortir qu’un murmure très vague des étangs recueillis sous les saules pleureurs | Celle qui redit les grincements du loup, trotteur affreux que la faim rend squelette | Ceux qui partout, sur les planchers, les cailloux et les dalles, passent comme un troupeau de fantômes plaintifs | Celui qui n’a pu de son puits tirer que de l’eau claire | Celle dont le cœur s’ouvre à peine, comme une violette à la première haleine du printemps qui sourit, âme couleurs de lait, frais buisson d’aubépine où, sous le pur rayon, dans la pluie argentine tout gazouille et fleurit | Ceux qui ramassent les tourterelles blanches et les bouvreuils au nid, quand la nature lasse en s’endormant soupire, et que la feuille au vent vibre comme une lyre après le chant fini | Celui qui écoute s'il pleut | Celle qui a gardé son innocence (mais par métaphore), et tous les autres...

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