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Pensées de l’aube

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De l’herbe. – Parfois le paysage t’en met trop plein la vue, au point que tu éprouves un manque ou une gêne, le besoin de voir des gens ou de n’entendre les yeux fermés que le merle de ce matin, et tu te rappelles alors l’herbe première, au bord du désert, l’herbe seule et têtue d’avant les cavaliers, l’herbe foulée et oubliée de partout avant la touffe en gloire de Monsieur Dürer…

Del cammin di nostra vita. – Il y a tant encore en nous de chemin dans notre forêt obscure, tant de chemin à poursuivre ou à tracer sans savoir où l’on va, mais tu as dû voir une fois une clairière quelque part, peut-être la musique que votre père se passait le dimanche, peut-être vos mères ou vos enfants, peut-être la réminiscence d’un cours d’italien sur la Divine Comédie, enfin Dieu sait quoi qui nous fait, bœufs et cons, continuer à cheminer dans l’obscurité du jour…

De l’attention . – Si le monde, la vie, les gens – si tout le tremblement te semble parfois absurde, c’est que tu n’as pas bien regardé le monde, et la vie dans le monde, et que tu n’as pas assez aimé les gens dans ta vie, alors laisse-toi retourner comme un gant et regarde, maintenant, regarde cela simplement qui te regarde dans le monde, la vie et les gens…

Image : Albrecht Dürer

Commentaires

  • Ce sont ces matins-là que j'aime. Quand le monde monte en puissance à l'intérieur, qu'il exige d'être vu, palpable, fraternel.
    C'est souvent le matin, oui, devant un rayon rose, là-bas qui se dessine derrière des arbres nus et froids et qui sont en Biélorussie où les gens, eux, ont déjà eu leurs premières pensées, parce que ça tourne, ça tourne.

  • J'aime cette approche des choses, ce retournement de gant dans un éclat de rire qui fait dire comme le poète que "la vie pourtant si jolie" entre deux rides du monde et devant un regard qui tremble.

    Merci Jean-Louis et bonne fin de semaine,
    Claude

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