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Au Lamartine


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Il ne faudrait pas se leurrer : l’inspiration,
ce n’est que souffle d’un ventilateur,
qui brasse un temps fané sur le comptoir
où sont des verres taillés, un siphon bleu ;
et l’air qu’il lisse agite des lauriers
que ne recherche plus la main d’Alphonse,
assis sur un rocher, dans la peinture.
Il a, depuis, tout un val à son nom,
sans compter Milly, si cher à son cœur
- et pourtant, c’est ici qu’il aime à méditer,
interpellant les buveurs de petits cafés,
qui ne savent de lui que cette plume immense
et trempée, sur le quai, dans l’encre du terreau,
lance fichée devant la double page
où les fleurs à venir signeront le printemps.

 

Ce poème de Pierre-Alain Tâche est tiré de Roussan, paru aux éditions Empreintes.

Thierry Vernet. La bouteille d'eau. Huile sur toile.

Commentaires

  • Trois fois que je relis ce poème aujourd'hui, il me plaît de plus en plus.

  • Si tu nous rappelais ton adresse précise à Saint-Julien, nos Services Administratifs pourraient t'envoyer fissa quelques exemplaires du journal dans lequel une page entière est consacrée au premier chapitre d'un certain roman, avec la trombine du coupable... Merci d'user du mail de JLK.

  • Comme dit Joël, ce poème trouve un écho extraordinaire ici, et maintenant. Monsieur Tâche, à noter sur vos tablettes.

  • Ciao Papillon!
    Juste un petit mot matinal:Merci, je l'ai; déployant mes ailes je peux voler maintenant...

  • Merci, Joël et Stéphane. Le compliment sera transmis au coupable.

  • Et voilà comment la beauté choisit une bouteille d'eau pour se révéler.

  • C'est tellement beau !image et mots .

  • solide, calme, dense, sobre, concis, juste, immense de simplicité. Composition étonnante, extraordinairement équilibrée. Lumière vibrante toute en douceur, bonheur.
    Quelle plénitude, quelle joie apaisée dans cette oeuvre de Thierry Vernet, quel silence ! Beau camaïeu sur ces blancs crayeux et mastic. Limpidité de la bouteille d'eau. Inachevé du temps...

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