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Sollers à Sousse

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Où l'on voit Sollers se montrer chevaleresque à l'égard de certaine dame inquiétée par l'émeute du Pied en terre pieuse.


La projet de Sollers de rallier Samos fut dévié par un sms de la neurobiologue lacanienne Lucy Pincevent, qui le priait de la rejoindre au plus vite dans les dépendances de son haras de Sousse où elle s’était réfugiée dès le début de la Grande Emeute du Pied, déclenchée par la publication, dans une gazette estudiantine du Schleswig-Holstein, d’une représentation du Membre Sacré (gauche) du Prophète.
«Je vous envoie la chaise à porteuses et d’indispensables travestis à Monastir. Je vous espère et vous attends », notifiait sobrement le sms en code connu du seul Sollers.
Or l’auteur d’Une vie divine, quoique porté au détachement supérieur en ce mois frisquet du début de l’an 118 selon M.N., se sentait l’âme compatissante à la seule évocation des deux seins de Lucy, semblables à de blanches colombes roucoulant au balcon, et cette histoire de Pied commençait à bien faire, qui avait entretemps déclenché l’ire incendiaire des masses multitudinaires surexcitées par les théologues, aux sept coins de l'Oecumène podophile.

Ainsi, dans la chaise à porteuses l’emmenant, déguisé en houri tout de même que Ludi et Nelly, par les pistes reliant l’aéroport et le haras où Lucy pratiquait l’élevage de coursières de Nubie, Sollers préparait-il déjà le discours propre à calmer ces dames, avec lesquelles il ourdissait de fuir, dès la nuit buissonnante d’étoiles conseillères, ces lieux empoisonnés par le ressentiment, les miasmes d’or noir et l’excès de testostérone.
« Le réformateurs, en général, ont un grand embarras physique et sexuel », murmurait Sollers en visant cette fois les Adorateurs du Pied à barbes barbelées, non sans lutiner Ludi et Nelly sous les galabiehs. « Ils fantasment, ils n’en peuvent plus, ils veulent confisquer les mœurs, se glisser dans les lits, occuper les têtes …»
Et passant bien loin du grand tumulte persistant du souk de Sousse, où la vision des coursières nues eût soulevé l’Emeute Finale, Sollers constata en se rappelant ses chers Colloques de Taverny où se rassemblent, tous les 16 mars de l’ancien calendrier, esprits libres et corps glorieux : « Aujourd’hui nous disons : nous baisons parce que nous voulons rester vierges. C’est peut-être insensé, mais il fallait y penser…»

Commentaires

  • "nous baisons parce que nous voulons rester vierges" ! voilà une parole de prophète ! merci de garder ce ton léger en ces temps !

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