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Sollers à Sorrente

 

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Une visite à Maxime Gorki, souvenir futur, des années après la disparition de Philippe Sollers, écrivain français s'estimant méconnu de son vivant mais redécouvert par les Chinois vers l'an 2055.

Sorrento, le 29 janvier 2068. – C’est peu avant de lire Une vie divine, en janvier 2006, que j’avais entendu parler pour la première fois de la cure de rajeunissement transgénique, et ce fut à la même époque, en passant boire un scotch (enfin un, façon de parler) à Ravello, avec mon ami Gore Vidal, que j’appris que le vénérable Alexeï Maximovitch Pechkov, alias Gorki, y avait eu précisément recours 70 ans après sa feinte mort de 1936 et qu’il savourait sa vendange tardive dans une humble cabane des hauts de Sorrente, comme au bon jeune temps.

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C’est par fidélité à la mémoire de Tchékhov, son maître à vivre bien plus qu’à écrire, que Gorki vivait alors de si modeste façon. L’ombre de la vergogne était descendue sur son front lorsque le petit père des peuples avait fait débaptiser Nijni-Novgorod, sa ville natale, pour l’appeler Gorki-ville, mais les camarades l’avaient achevé en donnant au Théâtre d’Art de Moscou le nom de Théâtre Gorki, alors que de toute évidence seul Tchékhov méritait cet honneur.

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A 138 ans, et malgré sa mise de moujik post-apocalyptique (l’Europe s’était remise du Grand Djihad décrit avec exagération dans Cosmos incorporated, mais ça craignait encore pas mal jusque dans les provinces de la Botte…), Gorki avait l’air aussi fringant qu’à l’époque de Thomas Gordeïev ou que sur la fameuse photo de sa visite à ce vieux hippie avant la lettre de Léon Tolstoï.

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« Staline m’a tuer », raillait-il en évoquant sa fausse mort, « ou plutôt il a liquidé l’un de mes sosies en demandant à Benito de prendre soin de son ami écrivain, et j’ai fait croire que les jeunes fascistes pures et dures de l’époque ont fait le reste. Tu connais ma célèbre phrase, on l’ânonnait dans tous les collèges américains avant que la political correctness n’y mette bon ordre : « J’ai vécu avec ma femme durant quatre ans, je n’ai pu me décider à vivre avec elle davantage. Il est plus commode de vivre tout seul; on est alors maître de sa vie, ce qui n’est pas si mal ! Et puis, pourquoi avoir un cheval à soi quand il y a des chevaux d’emprunt »...
Et Maxime de conclure avec malice : « En réalité, les chevaux d’emprunt m’ont toujours fatigué après deux ou trois cavalcades, si bien que je n’ai jamais lâché ma Doussia, avec laquelle nous ne pratiquons plus que le French kiss depuis 1968, année de libération comme tu sais. Or je ne fais plus, aujourd’hui, que relire Oblomov et les récits de mon cher Anton Pavlovitch en regardant la mer qui scintille de tout son strass entre les lauriers roses… »

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Commentaires

  • Hautefort : création d'une académie de lecture

    Hautefort (AP) : un riche mécène suisse, qui a souhaité conserver l'anonymat, vient d'acquérir le château de Hautefort en Dordogne. Ce philanthrope compte y établir un espace culturel où chacun pourra " réapprendre à lire ". Dans les anciennes écuries, un collège de 12 lecteurs lira à haute voix et en continu un livre, en rivalisant de gaieté. On apprend que c'est le roman de Philippe Sollers Une Vie divine qui sera ainsi exécuté en boucle. D'après le fondateur de cette nouvelle académie, " n'importe quel livre aurait pu remplir cet office, seul le hasard en a décidé ainsi ". Les visiteurs pénètrent en toute liberté dans les écuries pour saisir du livre ce qu'ils peuvent. " C'est à eux ensuite de convertir ce moment hautement et fortement chargé de sens en équivalent de vie ", ajoute-t-il.
    Un gîte d'étape accueille les apprentis-lecteurs désireux de s'établir quelques jours. Dans les pièces du château, ils pourront consulter divers maîtres à lire. Hautefort étant situé sur un éperon rocheux, il est aussi prévu d'y installer un écran géant où l'on déroulera le livre à l'intention des curieux massés dans la vallée.
    Pour le moment, cette académie de lecture n'a pas été baptisée, la proposition de Nouvel Ordre du Temple Sollers ayant été rapidement écartée. - AP

  • Ah oui, ils sont bien chez "maman", ces hommes, la vieille jument a beau être carne, elle ne risque pas de les désarçonner et elle s'accroche tout autant à son cavalier. Il est tout de même quelques femmes plus libres et dignes que ces messieurs-dames très XIXème, et qui n'attendent pas d'en être réduites au french kiss - pourquoi pas au baiser sur le front ? - avant de s'en aller pour de bon !

    Vous vous souvenez que Tolstoï, dans ses 80 ans, s'est déguisé en mendiant pour fuir femme et foyer ? Bon, il s'est fait rattraper, ben oui, il s'y est pris trop tard...

    Et alors, JL, qu'est-ce qui vous arrive ce matin, vous baissez les bras ? Et l'amour, vous l'oubliez ?

  • Notre chère Alina a l'air de tout mélanger. En quoi les élucubrations de ce pauvre vioque de Gorki peuvent-elles être confondues avec les menées amoureuses personnelles de notre ami JLK, qui sont ce qu'elles sont et n'entrent aucunement dans le jeu de cette lecture-fiction... D'ailleurs Sorrente n'aura été qu'une étape-minute. A l'instant, sur la ligne du Littlebig, le lecteur file vers Syracuse avant de remonter sur les îles éoliennes où tout à l'heure il débarquera sous les fumées du Stromboli.

  • Voyons Winnie, à aucun moment je n'ai songé à la vie personnelle de JLK, dont j'ignore tout et dont de toutes façons je ne me permettrais pas de parler. Je remarque simplement que de la philosophie nietschéenne dans laquelle nous nous complaisions fort librement ces temps derniers ici à ces remarques pépères attribuées à Gorki, il y a comme un gouffre !

  • Rassurez-vous, chère Alina. Si j'en crois les propos de table de JLK et Gore Vidal, enregistrés à Ravello, la destination lointaine de cette lecture-fiction n'est autre que les îles Samoa. Donc il y en aura encore et encore pour les filles-fontaines à la Ludi. Cela étant, qu'avez-vous diable contre les pépères ? Et y a-t-il vraiment un gouffre entre un French kiss et l'auto-émulation du pauvre Friedrich ?

  • Peu m'importe qu'il y en ait ou non pour Ludi, personnage sans queue ni tête.

    Les pépères eux m'insupportent, avec leur contentement, leur sens de leur petite propriété 'je n'ai pas lâché ma Doussia", leur caracère vite donneur de leçons - je les vois passer, en montagne, toujours à me faire des remontrances, avec leur mémère parce que j'emprunte les lacets forestiers en voiture pour rentrer chez moi, tout ça parce que ça leur gâche leur illusion d'être en train de faire une magnifique randonnée dans le désert ! Evidemment, ils n'imaginent pas du tout ce que je vis, moi, à cet endroit-là, ils ne voient que ce qu'ils voient, une midinette pomponnée comme à Paris qui fait du tourisme !

    Quant aux Samoa, je suis ravie d'apprendre que notre cher JLK y songe !

  • Pour l'instant, JLK se trouve lancé à 350 km/h dans le Littlebig à destination de Salerne. Il déguste un excellent Salentino dans le jacuzzi en regardant la version complète du Macbeth d'Orson Welles. Je ne vous dis pas qui partagera tout à l'heure sa mousse party, mais ça promet...

  • Une mousse party à Salerne?
    Y aura-t-il des midinettes pomponnée comme à Paris et qui font du tourisme en vivant des aventures étonnantes d'un érotisme torride dont les pépères n'ont même pas idée?

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