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  • Pour envoûter

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    Par Albert Caraco
    (Inédit exclusif)
     
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    Modeler une statuette de cire ayant quelques traits remarquables de la personne qu’on veut envoûter. La munir d’un sexe suivant que l’on veut envoûter un homme ou une femme. Prononcer la formule suivante : « Deviens chair, deviens os, deviens, sang et peau ! De cire deviens matière humaine et vivante ! Respire, vis et souffre ! Souffre tout ce qu’un homme peut souffrir ! Que la peau se déchire, que les chairs saignent et que les os se brisent ! Oma – No ! Oundak ! Palik ! »
    Expirer son souffle à neuf reprises sur neuf parties du corps : front, œil gauche, oreille gauche, coude gauche, téton gauche, nombril, sexe.
    Prononcer alors l’invocation aux ténèbres : « Izie ! Iza ! Uri maliloa Wo ! Golem Golem Golem ! Viens vers moi, entre en moi, sois rejeté par mon souffle sur cette image et donne-lui la vie ! Golem ! »
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    On saisit la figurine par le bras gauche et on lui imprime un mouvement de rotation en prononçant la formule : « Aün Genna Mô ! Tourne ! Tourne Golem ! Entre ! Ta proie t’attend ! Wo ! »
    On prend alors une touffe de cheveux ou quelque objet de la personne à envoûter et l’on prononce par neuf fois son nom, on fait correspondre des cheveux p. ex à la tête de la figurine. Si l’on dispose d’un chiffon taché du neuf fois son nom, on prend la figurine et on l’attouche avec l’objet en criant : « O (nom et prénom de la personne) entre dans ta nouvelle demeure ! Que la cire soit ton sang, ta peau, la chair, les os ! Que son corps soit ton corps ! (On précise alors la partie à envoûter 9 fois »)
    On lie l’objet à la figurine au moyen d'un fil de fer et l’on prononce la formule : « O la voici ! Ta nouvelle demeure ! Souffre ce qu’elle souffre et subis ce qu’elle subit ! » On enfonce légèrement l’objet dans le ventre sang de la personne, on en enveloppe la statue. On prend enfin un instrument : aiguille ou canif. O appelle le golem : « Ô noir golem ! entre en cette aiguille ! (p. ex) Anime-la de ton grand pouvoir ! Golem ! Viens donc ! ».
    On saisit l’aiguille avec la gauche (ou le canif avec la droite, poing serré) puis on l’enfonce dans la partie qu’on veut blesser en chantant : « Golem ! Yaï ! Donne-moi le pouvoir ! Le pouvoir du mal ! De même que la cire se déchire, que la peau de (nom et prénom) se déchire ! De même que la chair de cire se creuse, de même que la blessure s’agrandit, que la chair se creuse en saignant et que sa blessure grandisse ! Que les parties (les désigner) de … soient atteintes comme le Golem de l’aiguille (ou du couteau) perfore (ou taillade) la cire molle ! Golem Yaï ! Golem ! » On recommence à 9 reprises.
    Pour envoûter l’esprit, le procédé diffère un peu. Les 2 premières pages s’appliquent ici, la 3e aussi mais on n’emploie pas d’aiguille. On prend deux fils de fer et les plante par un bout dans la tête de la figurine, l’un dans l’oreille gauche, l’autre dans le zénith. On se place en face de la figurine. De la droite on saisit l’autre bout du fil du zénith, de la gauche celui de l’oreille afin en s’entrcroisant forment une croix de Malte.
    On dit alors à 9 reprises en fermant les yeux : « Golem ! Yaï ! Golem ! Reprend la noire puissance dans le cerveau de… Glisse toi dans ces fils meurtriers. Souffle funeste ! Trouble et bouleverse Arrache sa personnalité et sa pensée ! Rends-le fou (ou mets le sous ma domination). Que ses yeux chavirent ! Que ses oreilles bourdonnent ! Que sa bouche se contracte ! Que ses dents se serrent ! Que son esprit s’égare ! Que sa raison chancelle ! Que son cerveau perde la notion des choses et qu’il devienne fou (ou qu’il devienne un simple robot sans âme, subissant ma volonté, ma volonté et ma seule volonté). Golem noir ! À moi ! »
     
    Images: Albert Caraco enfant, exemplaire unique de Pour envoûter, dessin d'Albert en 1932.
     
    (Ce petit livre (5 x 7cm) a été réalisé par Albert Caraco en 1935. Le futur grand écrivain était donc âgé de 16 ans. Tiré des archives déposées dans la Réserve précieuse de L’Âge d’Homme, aux bons soins d'Andonia Dimitrijevic. Tous droits de reproduction réservés y compris pour l’ancienne URSS)

  • Ceux qui écrivent à pas d'heure

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    Celui qui n’a jamais été à l’aise avec plus de 3 personnes à table en vertu de quoi ses 3333 amis sur Facebook sont bienvenus sur son porte-avions à cabines séparées / Celle qui change de sujet dès qu’on ne parle pas d’elle / Ceux qui fuient l’alcool dans l’eau plate / Celui qui publie son journal intime pour mieux égarer les indiscrets / Celle qui demande à son patient quand il cessera de se fuir lui-même alors qu’elle-même se réjouit de voir les talons de ce blaireau pour se retrouver là où elle sait ne devoir plus aucun putain de compte à rendre à quiconque / Ceux qui ont fui la zone de combats pour se retrouver dans la file de voitures coincées au portail sud du tunnel du Gotthard où ça craint aux retours de vacances en territoires occupés / Celui qui aimerait TOUT noter de ce qu’il vit dont TOUS n’ont à vrai dire que foutre / Celle qui est entrée nue dans le char d’assaut de Père comme quoi les fantasmes de la jeune fille actuelle valent ceux de l’ancienne mijaurée / Ceux qui se demandent si le Marc Dutroux qu’ils ont rencontré jadis à Vesoul est le même que celui qui tient le premier violon dans l’Orchestre du Vatican de passage à Outreau / Celui qui a connu cette Christine Angot qui écrivait à l’époque des romances à sensation et qu’on dit aujourd’hui stewardesse sur Air Amnesia / Celle qui s’est fendue de toute une autofiction pour expliquer pourquoi elle a décidé d’arrêter d’écrire à l’instar d’un Marc-Edouard Nabe dont personne ne parle plus non plus/ Ceux qui se cachent pour écrire à la convenance notoire des paparazzi et autres profs de lettres envieux / Celle qui écrit comme on se jette du haut dela Tour Eiffel (301 m.) explique-t-elle à la Tour d’Argent au mec du Monde dont elle ne sait pas qu’il va lui laisser l’addition ce rat immonde / Ceux qui fuient la rumeur par le vasistas du n’importe quoi donnant sur le container des invendus, etc.
     

  • À l'heure de ce jour

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    (Ce 19 mai 2021, 08:52)
     
    Pas plus que vous je ne sais l’heure,
    mais on va faire comme si
    vivre était une longue demeure
    à parcourir ainsi
    qu’un vaste océan de temps
    flottant à l’infini
    dans l'orbe de l'état chantant...
     
    À L’inventaire des dons précieux
    de nos vives mémoires
    s’ajoutent des matins aux soirs
    les bienfaits d’un présent
    comme nous instable
    que les mots d’à peine un instant
    traceront dans le sable...
     
    Une horloge parmi les étoiles,
    en mobile incertain,
    compte nos heures en grand secret
    défendu comme si
    ne pas savoir le jour ni l’heure
    ajoutait à l’attrait
    de ce cadavre exquis...

  • Élégie souriante

     
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    (Pour Mireille B.)
     
    Ce n’est rien, petit, ce n’est rien:
    juste une vie qu’on prend,
    une ombre de moins au chemin
    effacée par le vent...
     
    Mais toi, promène ton chagrin,
    fais lui faire une ronde,
    un grand tour dans le beau jardin
    sous la lumière blonde...
     
    L’hiver aussi pleure les fleurs,
    et les oiseaux se cachent
    en des lieux secrets écartés
    de la vivante hache...
     
    C’est la faute à la vie tout ça !
    disent les innocents
    qui la remercient pour cela
    de les garder vivants...
     
    Et tout passera comme en douce
    ou comme les colombes,
    ou comme l’herbe qui repousse
    et reverdit nos tombes...
     
    Peinture: Albert Anker.