UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Avec un grain de poivre


L’humour grinçant d’Etgar Keret

On pense à la fois à Woody Allen, pour l’humour juif «au quotidien», et à Dino Buzzati, dont l’auteur partage l’imagination fertile voire délirante, en lisant cette trentaine de nouvelles faisant suite à l’excellent Crise d’asthme.
A partir de situations souvent très ordinaires, comme celle qui consiste à faire l’amour pour la première fois, dans Un beau couple, Etgar Keret développe des observations à la fois cocasses et tendrement grinçantes. Ainsi la petite affaire du «beau couple» est-elle racontée à la fois (in petto) par les deux amants «en rodage», le chat, le téléviseur vexé qu’on zappe avant de ne plus le regarder, et la porte qui espère que le «coup» d’un soir se prolonge afin d’ajouter une «touche féminine» à l’appartement du monsieur…
Entre autres multiples trouvailles narratives, on retiendra celle de la première nouvelle du recueil (Un grassouillet), qui évoque l’amitié du narrateur avec le petit gros féru de bière et de sport en quoi, toutes les nuits, sa femme se transforme… ou encore, dans Deuxième occasion, celle du bureau spécialisé en rattrapage existentiel, qui vous permet de pallier, sur commande, toutes les occasions manquées de votre modeste vie.
Drôle et souvent mordant, voire scabreux mais sans vulgarité, genre Deschiens à l’israélienne «up to date», mêlant angoisses et raillerie, Un homme sans tête ne nous la fera pas perdre à notre tour, bien au contraire…
Etgar Keret. Un homme sans tête, et autres nouvelles.
Traduit de l’hébreu par Rosie Pinhas-Delpuech. Actes Sud, 202p.


Les commentaires sont fermés.