UA-71569690-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Un ratage intéressant

A propos d'Irréversible

Je ne m’y attendais pas, mais ce film est vraiment quelque chose de peu banal, qui tranche sur les proliférantes idioties du moment, sans être du tout un grand film pour autant. C’est un film extrême, qui manque sûrement d’une base de réflexion solide, mais qui montre l’horreur avec une réelle force.
Il s’agit de l’histoire, racontée à l’envers, d’une dérive amoureuse qui s’achève en viol puis en vengeance. La forme du récit est troublante, et d’emblée on est physiquement secoué par l’incroyable brutalité de la première scène de meurtre, préparée par une véritable mise en condition visuelle et sonore du spectateur, littéralement projeté en enfer. De ce début réellement épouvantable, où un foutoir homo sert de décor à la mise à mort d’un innocent, l’on «remonte» ensuite d’une péripétie à l’autre, en découvrant d’abord la victime d’une agression sexuelle pour assister ensuite au viol puis à la séquence «en boîte» précédant celui-ci, dans une constante marche à contrepied, pourrait-on dire. Tout a l’air chaotique, et véritablement sens dessus dessous, puis un couple émerge de ce chaos, et un autre , et du silence succède au tintammare infernal, puis l’image d’une femme au milieu d’une prairie paradisiaque.
Or ce qui cloche, là-dedans, tient à la minceur des personnages et à l’absence d’un contrepoids, non tant moral que métaphysique ou philosophique. La formule philosophique, répétée et censée orienter la signification du film, est que «le temps détruit tout», ce qui me semble en l’ocurrence un truisme. On pourrait l’appliquer à L’Ecclésiaste, mais également à n’importe quel constat général établi par les temps qui courent. Et pour l’occurrence, cette «pensée» fait office de gadget.

Les commentaires sont fermés.