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  • Arbos

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    Il y aura, et les médias des Tours d’illusion n’y pourront mais, de nouvelles fleurs à l’Arbre. Cependant l’Arbre refusera tout entretien avant l’éclosion devant notaire d’eau et de vent.
    Il incombe en effet à la pluie et au vent de réitérer le constat sur pièces : à savoir qu’Arbos reste une musique et durable au développement en dépit des empêchements urbains.
    L’Arbre n’est pas opposé par principe à la ville-monde, mais la trépidation déscelle ses racines et le smog englue ses hautes branches. N’empêche : il fait avec.
    Au conditionnel juvénile on ajoute que ce serait bénéfice que revive la lumière matinale de la Grèce où la compréhension retrouverait son langage d’avant la confusion.
    Toute langue réduite en morne utilitaire machinerie sonne le creux et déroge donc au naturel de l’Arbre en bonne et due forme.
    À considérer l’Arbre sous l’aspect neuronal c’est du pareil au même : jamais on ne fera l’économie du musical pur sous peine d’atrophier les arborescences virtuelles: Arbos le prouve.
    Autant dire que tout est à reprendre avant zéro dans l’obscur de l’ère engloutie dont on sondera la mélodie nouvelle, non plus au seul cœur de l’Arbre mais dessous où se tissent les palabres.
    Diogène reste à l’écart des convictions conditionnées aux Tours d’illusion, et cette réserve cynique du populo, genre Eulenspiegel, se défend en période de carence de ressort débonnaire. De même remettra-t-on au concours le Meilleur Conte en ratissant les pourtours déclassés voire africains des Horizons Barbecue où pullule un bon vieux fonds de verve gouailleuse à vocation de revif. Si l’Arbre se sent à l’étroit dans son frac de ville, qu’à cela ne tienne en cette ère transitoire de tabagie sur les toits.
    On n’en est qu’aux approches en sourdine mais tam-tams et violons tsiganes regagneront, dont se perçoit déjà la montante rumeur que se rappelle l'Arbre en toute régions des multiples continents.
    L'Arbre n’est pas que bibliothèque mais aussi volière potentielle. Nulles retrouvailles aux clairières ne se feront demain sans pari sur cet après-demain aux jardins espérés.
    L'Arbre fait pièce aux éteignoirs chafouins des sous-tailles de haies sécuritaires.
    L'Arbre s’expose à tout vent. Un livre d’ailleurs est à écrire sur le vent quand il prend l'Arbre aux plus hauts tifs et le secoue en vieux compère intempestif. Un autre livre est à écrire sur les oiseaux entrés sus aux oreilles de l'Arbre et relancés au ciel par la gueule à cris de guerre.
    Guerre au froid de cœur et à l’indigence d’esprit des éteignoirs formatés. Guerre au manque de foi ou de vertige. Guerre à tout ce qui fait obstacle à l’enfant et à la danseuse. Guerre au fiel des barbants. Guerre aux très moroses et très mesquins contempteurs des tornades toujours toniques aux plus hautes branches de l'Arbre.
    L’Arbre est tantôt château féodal et tantôt Veilleuse au silence d’entre les bruits dans l’énorme agressivité des pesants – guerre aux pesants !
    Avant l’aube, cuités et drogués, sept jeunes fous de vitesse surgis du bruit percutent en Suburban le socle de l'Arbre et s’éclatent en gerbes d’entrailles sanglantes, mais l'Arbre compatit sans consentir : guerre aux mécanisme précipités et violentes menées d’imbéciles.
    Arbos le musicien nous enivre de parfums sans véhémence et nous suggère sept notes surgies de la nuit en mélodie réparatoire.
    Enfin, plus tard, l'Arbre consentira peut-être aux plateaux et sunlights, mais d’abord : écouter l’Arbre. Ensuite seulement les Grands Titres : L’Arbre se confie, Révélations de l’Arbre, Un Arbre se souvient - fluide musique d’à venir…
     
    Nota bene: ce texte est extrait des délires extralucides du recueil inédit intitulé Les Tours d’illusion. On peut le relire en écoutant la suite d’Arvo Pärt intitulée, précisément, Arbos.
     
    Image: Philip Seelen.

  • Le fleuve et la mer

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    (Amos Oz)

    La voix d’Amos Oz, qui vient de s'éteindre à l'âge de 79 ans, est de celles qui, dans le bruit du monde actuel, font du bien. Pas tant du fait, d’ailleurs, de ce qu’il dit en vue de la solution du conflit israélo-palestinien, notamment dans le petit livre intitulé Laissez-nous divorcer !, ni pour la valeur de témoignage humain et historique d’Une histoire d’amour et de ténèbres, vaste chronique familiale englobant ses années d’enfance et de jeunesse en Israël et la destinée de ses aïeux européens chassés du monde dont il furent les plus ardents défenseurs, mais pour le mélange de sagesse lucide et de tendresse, d’empathie non sentimentale et de poésie qui se dégage de ses livres.

    De cette voix profonde et généreuse, le roman-poème intitulé Seule la mer constituait la meilleure illustration jusque-là, que déploie aujourd’hui dans le temps et l’espace cette plus ample Histoire d’amour et de ténèbres interrogeant autant les racines et la mémoire européennes de l’auteur que les nôtres, que nous soyons juifs ou pas.

    Or, quoique goy avéré, jamais le soussigné ne s’est senti aussi proche d’être juif qu’à la lecture de ce livre excluant pourtant les assimilations lénifiantes et les bons sentiments à la petite semaine. Plutôt, c’est à proportion des différences considérées pour telles, des défauts de ses personnages et de l’incompréhension régnant entre eux jusque dans le cercle le plus étroit de la famille confrontée aux mêmes difficultés, que nous nous prenons à les aimer. Seraient-ils Palestiniens ou Chinois que nous les aimerions tout autant sous le même regard froid et chaud à la fois, d’un auteur ne cessant de balancer de la comédie à la tragédie, de l’individuel au collectif, du particulier au général, des premiers plans de l’actualité aux allées des années profondes.

    Cette chronique romanesque (on verra plus loin dans quelle mesure fidèle aux faits, ou réfractée et charnellement épaissie par la fiction) commence dans un logement insalubre du quartier «tchékhovien» de Kerem Avraham à Jérusalem, au commencement des années 50, où s’en- tassent les monceaux de livres du père bardé de diplômes mais confiné dans un emploi de bibliothécaire (il lit seize ou dix-sept langues et en parle onze avec l’accent russe) et de la mère elle aussi très lettrée (même si elle ne lit que sept ou huit langues...).
    Européens de culture et d’âme comme leurs aïeux, les parents d’Amos rêvent peut-être encore en yiddish mais ne parlent à leur enfant qu’en hébreu, de crainte qu’il ne succombe à son tour « au charme de la belle et fatale Europe » dont ils ont été chassés comme des rats. De la même façon, c’est à l’avenir de la nouvelle nation que la figure tutélaire de la famille, le grand-oncle savant Yosef Klausner (c’est le vrai patronyme d’Oz) trônant au milieu de son « château » de livres et de manuscrits, consacre les méditations et les traités historico-politico-littéraires qui lui vaudront la vénération des plus haute autorités de l’époque.

    Le charme profond de ce livre tient cependant à la manière toute fami- lière, et souvent frottée d’humour – à hauteur d’enfant ou d’adolescent –, dont se modulent observations et portraits. Une visite dominicale au voisin (et terrible rival) du grand-oncle, le futur Nobel de littérature S.Y. Agnon, n’est pas relatée ici avec plus de solennité que les redoutables séances de décrassage subies par l’enfant en visite chez sa grand-mère Shlomit qu’obsède la hantise des microbes « asiatiques » fourmillant dans l’atmosphère d’un Proche-Orient où l’on s’est réfugié faute de mieux...

    Au cliché d’une jeune nation unie fixant crânement la radieuse ligne d’horizon se substitue, dès les premiers chapitres d’Une histoire d’amour et de ténèbres, l’image grouillante et contradictoire, voire conflictuelle, d’une société composite où les moins mal vus ne sont pas les jeunes pionniers des kibboutzim, considérés comme impies ou de moeurs dissolues par d’aucuns, à commencer par les parents d’Amos.
    Pourtant c’est ceux-là même que le jeune garçon rêve de rejoindre au plus tôt pour devenir tractoriste et non du tout écrivain comme l’aime- raient tant les siens; à quatorze ans déjà, il imposera à son père ce crève-coeur avant de changer de nom et de découvrir que le jeune Israël de Galilée est aussi pourri de littérature et de poésie que les irrespirables appartements de sa famille.

    L’écrivain remarque, à un moment donné, qu’il a toujours donné une « seconde chance » aux personnages de ses romans, et l’on pourrait se dire, en lisant ce premier ouvrage explicitement autobiographique, que c’est la même « seconde chance » qu’il s’est donnée à lui-même par rapport à sa mère et son père, en rejouant tous leurs rendez-vous manqués et en les incorporant pour ainsi dire dans la « seconde chance » offerte à toute une généalogie restituée dans l’immense brassage de cette remémoration.

    De Jérusalem et Tel-Aviv, et des années 50 à nos jours, le chroniqueur ne cesse en effet de nouer et de renouer de nouveaux liens de filiation dans la trame desquels, comme pêchés au tréfonds du temps par un grand filet, ressurgissent visages et destins. Une paire de chaussures d’enfant y fait office de petite madeleine, et c’est ainsi qu’un jeune pionnier finit par honorer, plume en main, la mémoire des siens...

    LE DÉFI POÉTIQUE DE Seule la mer

    La poésie est-elle d’actualité à l’heure où deux peuples se déchirent sur la terre dite sainte, et le lecteur ne va-t-il pas se détourner de cet ouvrage d’Amos Oz, sous-titré « roman en vers », arguant du seul prétexte que les poèmes ne sont pas sa tasse de thé ? Eh bien il aurait tort. D’abord parce que la forme de ce roman, absolument originale et même novatrice (sans que nous puissions hélas juger de sa traduction), ne pose aucun problème de lecture pour qui s’y laisse immerger. Ensuite, et surtout, parce que cette démarche poétique, qui en appelle essentiellement à la sensibilité fine par le truchement des images et de la musique des mots, répond à une interrogation à la fois intime et collective de l’homme sur le sens de sa vie et de sa destinée.

    Ce roman-poème d’Amos Oz, datant de 1999 mais déjà traduit en trente langues et précédé d’une rumeur enthousiaste, ne parle qu’inci- demment du conflit israélo-palestinien, mais il n’en est pas moins actuel et universel de portée. Il campe quelques personnages ordinaires auxquels nous ne tardons à nous attacher, qui pourraient être de n’importe quelle nationalité ou religion. Il y a là un conseiller fiscal en récent veuvage et son fils idéaliste crapahutant du côté de l’Himalaya, l’amie de celui-ci et bientôt de celui-là en train de se faire gruger par un producteur de cinéma mal dans sa peau, une chère disparue qui ne l’est pas tout à fait, une veuve qui tâche de faire réapparaître son défunt avec l’aide d’un cartomancien grec, une Portugaise ex-nonne aux rondeurs offertes aux jeunes pèlerins des hautes terres du Tibet, d’autres encore et le romancier lui-même, au tournant de la soixantaine, qui a mal au dos, a déjà « commis quelques livres » et même « posé pour des magazines », et qui se demande à quoi rime cette histoire racontée «en vers libres», comme s’il «retournait à l’horrible époque de son enfance, quand il s’isolait la nuit à la bibliothèque, à l’autre bout du kibboutz, pour noircir des pages et des pages au cri des chacals »...

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    Le titre original de ce roman (Oto Ha-Yam), fidèlement traduit par The same Sea dans sa version anglaise, signifie en effet « la même mer » en hébreu et désigne, mieux que sa transcription française, un thème essentiel du livre et plus encore le sentiment dominant qui l’imprègne, que tous ses personnages forment autant d’îlots liés entre eux par une même substance originelle et un même socle.
    La structure formelle du roman est elle-même constituée d’îlots, se déployant comme une suite de «poèmes», de quelques lignes ou des deux ou trois pages, ou comme un montage de séquences. Plus qu’un puzzle à piécettes, ou qu’un kaléidoscope, c’est en effet à une sorte de film mental et émotionnel que fait penser cet ouvrage bousculant les conventions de lecture.

    Ce qu’on appelle la licence poétique nous y permet aussi bien de passer sans transition du bord de mer de Bat-Yam au lac Chandartal que de vivre au même instant le présent de Nadia (laquelle, quoique morte, encourage son fils à baiser les pieds de Maria la bien vivante – les pieds après le reste...) et son passé, le temps et ses distorsions physiques (« en Himalaya, c’est déjà demain ») ou psychologiques, tous les niveaux de conscience de chaque personnage et ce qu’ils pensent à l’instant où ils parlent dans un bruissement de dialogues habilement enchâssés dans le récit.

    Ainsi que se le dit Rico, le fils du conseiller fiscal de Bat-Yam en train de gamberger au Tibet, «nous sommes tous prisonniers condamnés à attendre la mort chacun dans sa cellule. Et toi avec tes voyages, cette obsession d’accumuler les expériences de plus en plus loin, tu trimballes ta cage avec toi à l’autre bout du zoo ».
    Du moins ces prisonniers se rencontrent-ils de loin en loin, se portant souvent mal mais ensemble, se comprenant souvent hypermal alors que le romancier nous aide à mieux saisir les tenants de leur étrange conduite si semblable à nos propres errements.

    La part du poète, et d’abord dans la cristallisation de maintes « minutes heureuses », selon l’expression de Baudelaire, tient à faire alterner silences et récit, avec de fréquentes échappées contemplatives et de constants renvois à la subjectivité du lecteur. Aussi, avec autant de franchise que de juste distance, le romancier aborde les zones les plus intimes de ses personnages où la sensualité, le sexe, les peurs et les refus, les pulsions de vie et de mort se trouvent naturellement incorporés dans la totalité du vivant.

    C’est ainsi un livre à lire et à relire que Seule la mer, à compulser comme une liasse de photos ou de lettres (il en contient d’ailleurs un lot), comme un recueil de sagesse où l’on pioche de vieilles sentences (l’auteur montrant l’exemple) dont on vérifie l’éventuelle validité avec un sourire aux aïeux, enfin comme une chronique de la vie ordinaire qui poursuit son bonhomme de chemin tandis que les armes «parlent» encore non loin de là.

    Dans l’un des plus beaux morceaux murmurés par l’auteur lui-même, ou son double, et justement intitulé Magnificat, une dernière phrase englobe l’écrivain et ses personnages, autant que nous autres et que ceux que la haine sépare. Avec cet esprit fraternel qui nous rappelle le bon docteur Anton Tchékhov, la phrase conclut comme une main tendue : « Assez bourlingué. Il est temps de faire la paix »...

  • À bas les jeunes ! Mort aux vieux !

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    Sur les notions de gâtisme et de jeunisme. Du provincialisme dans le temps. De l'âge qui ne fait rien à l'affaire, etc.

     

    Le gâtisme est une manifestation de l'imbécillité humaine qui remonte à la plus haute Antiquité, souvent liée à l'altération des facultés de l'individu Madame ou Monsieur, donc souvent admis avec un certain sourire, même si taxer quelqu'un de gâteuse ou de gâteux ne relève pas vraiment du compliment.
    Il en va tout autrement du jeunisme (ou djeunisme) qu'on ne saurait attaquer de front sans passer pour chagrin voire sénile. Le jeunisme pourrait être dit l'affirmation gâteuse de la supériorité de la jeunesse, mais il ne faut pas trop le claironner. Il faut dire que le djeunisme (ou jeunisme) découle de la source même du Progrès. Beaucoup plus récent mais probablement aussi répandu à l'heure qu'il est que le gâtisme, le jeunisme est apparu et s'est développé au lendemain de la Deuxième Guerre Mondiale, essentiellement dans les pays riches, à commencer par l'Occident. Le jeunisme s'est en effet imposé avec l'avènement de la nouvelle catégorie sociale qu'est devenue la jeunesse dans la deuxième moitié du XXe siècle, bénéficiant d'un minimum de liberté et d'argent de poche qui faisait d'elle, désormais et pour la première fois de l'Histoire, un nouveau client. Incidemment, le jeunisme consiste essentiellement à flatter ladite jeunesse en tant que nouvelle clientèle et qu'image idéalisée de l'Humanité nouvelle. Le jeunisme n'a rien à voir avec l'amitié que la jeunesse mérite au même titre que toute catégorie humaine aimable. Le jeunisme est menteur et démago. À bas le jeunisme ! À bas les jeunes se croyant supérieurs aux vieux ! À mort les vieux se la jouant "djeune".

    Un provincialisme dans le temps

    L'esprit du jeunisme est sectaire et tribal alors qu'il se croit universel - c'est à vrai dire une sorte de provincialisme dans le temps. Le grand poète catholique anglais T.S. Eliot (on peut être Anglais, catholique et poète) estimait que s'est développé, au XXe siècle, une sorte nouvelle de provincialisme qui ne ressortit plus à l'espace mais au temps. Ce provincialisme dans le temps nous cantonne pour ainsi dire dans l'Actuel, coupé de tout pays antérieur. Il est devenu banal, aujourd'hui, de pointer l'amnésie d'une partie de la jeunesse actuelle alors même qu'on invoque à n'en plus finir le "devoir de mémoire". Mais est-ce à coups de "devoirs" qu'un individu découvre le monde qu'il y a par delà sa tribu ou sa secte ? Je n'en crois rien pour ma part, et d'abord parce que je refuse de me cloîtrer dans aucune catégorie bornée par l'âge.

    Charles-Albert Cingria disait qu'il avait à la fois 7 et 700 ans et je ressens la même chose en profondeur. La littérature a tous les âges et reste jeune à tous les âges. Il saute aux yeux que le vieil Hugo ou le vieux Goethe sont plus jeunes que les jeunes gens qu'ils ont été. Or je vois aujourd'hui que les provincialisme dans le temps n'est pas l'apanage du seul jeunisme mais affecte, en aval, une réaction à celui-ci qui confine à un nouveau gâtisme. On voit en effet se répandre, surtout en France, la conviction que plus rien ne se fait de bien, notamment en littérature, chez les moins de 60 ans. Tout le discours de Modernes catacombes, de Régis Debray, s'appuie sur ce constat désabusé. Après nous le Déluge ! Jean-Luc Godard dit à peu près la même chose du cinéma. Et je m'exclame alors: à bas la gâtisme ! Mort aux vieux se croyant supérieurs aux jeunes !