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On s’occupe d’Amélie


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Ni d’Eve ni d’Adam, le dernier Nothomb
Il est plaisant, en pleine lecture d’Artefact, le nouveau Dantec, de glisser la paire d’heures que nécessite celle de Ni d’Eve ni d’Adam, le dernier récit d’Amélie Nothomb qu’on pourrait dire la face claire de Stupeur et tremblements. De fait, il y est question, à la même époque où la jeune personne revint au Japon de son enfance pour s’y casser les dents sur l’Entreprise japonaise, d’une idylle qu’elle vécut avec un jeune Rinri auquel elle entreprit d’enseigner notre langue. « Le moyen le plus efficace d’apprendre le japonais me parut d’enseigner le français » est d’ailleurs l’incipit de cet assez épatant récit autobiographique promis, n’en doutons pas, à un succès plus phénoménal encore que Stupeur et tremblements. Le ton en est en effet d’une vivacité décuplée, les observations sur le Japon et les Japonais sont à la fois pertinentes et souvent irrésistibles, et puis cette histoire d’amour entre deux jeunes gens et deux cultures est d’une tonifiante fraîcheur et cocasse, tendre et vaguement sardonique sous la plume de cette chère Amélie qui aime volontiers mais sans se laisser prendre au piège de l'éventuel mariage ni même à celui du sentimentalisme peu japonais (croit-on) du jeune Rinri pleurant depuis ses cinq ans de se mal adapter à la compétition militaire du pays natal et même fatal de ses parents et aïeux. A propos de ceux-ci, nous découvrons une paire de vieillards intéressants, dont l'intempestive exubérance semble caractéristique du retour du défoulé chez les tout vieux Nippons.
Tout cela pourrait n’être qu’un sémillant jabotage, et c’est peut-être en ces termes que les lettrés graves jugeront le récit de cette Huronne belge au pays de son cher Mishima, dont son amoureux lui fait la lecture frémissante dans son bunker de luxe, mais Amélie est une fois de plus, à mes yeux en tout cas, bien plus fine mouche qu'on ne se le figure. On pourrait ainsi croire qu’on est aux Antipodes du janséniste Dantec à antennes théologiques directionnelles, mais ce n’est pas si sûr: tous deux se retrouvent aussi bien dans la ligne claire de notre langue, et Stendhal y va d’un clin d’œil, en répétant après l’apôtre qu’il est maintes et maintes niches fort variées de style et de coiffure dans la Demeure du Père. Après tout flûte n'est-ce pas: la dive Narration souffle où elle veut. 
Et voilà donc pour Amélie prise en sandwich entre deux tranches d’Artefact tandis qu’une embellie radieuse se découvre à l’huis de notre modeste maison de papier…
Amélie Nothomb. Ni d’Eve ni d’Adam. Albin Michel, 244p. En librairie le 23 août.

Commentaires

  • De ma complète adoration pour le Japon, il me fallait découvrir la célèbre Amélie Nothomb. Connue déjà pour ses livres, mais surtout pour son talent et son humour, j'ai pensé que commencé par lire un de ses livres me rapprocherais du Japon. J'ai commencé par "Ni d'Eve ni d'Adam"
    Personnellement, je ne suis pas déçue !
    Le livre est très fraix, agréable, et interressant .
    Il nous en apprend autant sur l'auteur que sur la pays !
    Je ne regrette pas d'avoir passer du temps à la lire .
    Elle est formidable et reflète bien ses livres
    Je compt bien continuer, et dévorer d'autres livres d'Amélie Nothomb ! Je n'ai que 14 ans, et je suis déjà une de ses admiratrices ..

  • Merveilleuse femme, merveilleuse écrivaine, merveille des merveilles ! Merci car c'est une réelle thérapie de la lire. Elle nous régale, nous aspire dans un florilège d'émotions déllicieusements contrastées. Brèf, je l'adore.

  • Merveilleuse femme, merveilleuse écrivaine, merveille des merveilles ! Merci car c'est une réelle thérapie de la lire. Elle nous régale, nous aspire dans un florilège d'émotions déllicieusements contrastées. Brèf, je l'adore.

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