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L’enfer de Bosch


Retour estival à Michael Connelly

A peine remis de son écoeurement, après la conclusion de l’enquête à hauts risques (dans L’envol des anges) qui lui a permis de confondre divers personnages hauts placés du beau monde de Los Angeles sans que l’ordre établi ne soit vraiment dérangé, Harry Bosch se retrouve confronté, mais cette fois au tribunal, à un monstre de cynisme et de perversité en la personne d’un réalisateur de cinéma suspect de meurtre.

Ce premier volet du diptyque que constitue ce superbe roman de Michael Connelly est l’occasion, pour ce maître de la fiction noire sur fond d’enquête de terrain, de décortiquer le fonctionnement de la justice-spectacle à l’américaine, avec son jeu redoutable de machiavélisme procédurier et de manipulation des jurés.

Alternant avec les scènes du procès, une seconde intrigue nous fait retrouver Terry MacCaleb, l’ancien du FBI greffé du coeur (dans Créance de sang), reprenant du service sur la trace de Bosch qu’il soupçonne de s’être laissé prendre au piège de l’enfer décrit par son génial homonyme. Comme dans ses ouvrages précédents, l’auteur du fameux Poète pose la question des limites du mal dans un monde complètement sens dessus dessous, où l’éthique individuelle semble aussi menacée qu’un naufragé dans une mer en furie. Ni désespéré ni lénifiant, Connelly reste toujours captivant.

Michael Connelly. L’oiseau des ténèbres. Seuil policiers, 404pp.

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