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  • Sauteries du bel âge

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    Pauline au bal est si légère
    qu’elle a l’air d’une balle
    jetée là-bas de bras en bras,
    comme de salle en salle,
    grisée par les regards glissés
    sur ses épaules dénudées
    qui tournoient dans le ciel.

     

    Pauline et sa jambe de bois
    marquent bien les syncopes
    de la valse ou du cha-cha-cha;
    son cigare étincelle
    à sa main qui n’a que trois doigts,
    et pas une de celles
    qui lui dénient son charme exquis
    ne sait boiter comme elle.

     

    Pauline est ces jours à l’hosto:
    il faut bien réparer
    les beaux restes de ses vieux os
    qui déjà s’impatientent
    de tâcher de ses talons hauts
    à remonter la pente.

     

    Pauline danse au bord du ciel
    en pure silhouette,
    nous rappelant toutes les fêtes
    de nos plaisirs véniels,
    quand de nos pieds de pélicans,
    palmés et juvéniles,
    nous faisions la pige à Satan.

     

    Lors Pauline indocile,
    au milieu de tant de liesse
    marquait déjà le pas,
    le tempo et le mouvement,
    le déhanché de chaque fesse,
    au bal des débutants.